L'avenir des pays en développement dépend en grande partie de leur capacité à coordonner leurs efforts, notamment en matière de négociations sur les changements climatiques devenu un enjeu économique. Le directeur chargé des changements climatiques au ministère de l'Aménagement du territoire et l'environnement a beaucoup insisté sur ce point qui sera au centre des prochaines rencontres entre les deux parties. Kamel Djemouai a, en effet, déclaré, hier, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale que les pays développés sont "forts en négociations et c'est aux pays arabes et africains de se mobiliser et de parler d'une seule voix même si on ne peut pas être d'accord à 100%% sur toutes les questions ". La responsabilité des pays développés dans la pollution qui a atteint des proportions alarmantes n'est plus à démontrer de même que ses effets sont plus que néfaste, notamment sur les pays africains. Mais ces mêmes pays sont loin de respecter les conventions et autres protocoles qui stipulent, entre autres, l'aide aux pays africains pour compenser les dégâts qu'ils subissent de plein fouet. Il s'agit, rappellera Kamel Djemouai, de la convention cadre des nations unies et du protocole de Kyoto et que ce dernier doit être " maintenu comme seul instrument contraignant pour voir le niveau de réduction des émissions à effet de serre par les pays développés d'autant que ceux du continent africains ne sont nullement responsables de cette situation ". Mais cela n'est pas du goût des occidentaux dont certains ne sont pas d'accord de reconduire le protocole de Kyoto après 2012. Plus grave encore, fait remarquer le directeur au niveau du ministère de l'environnement, les occidentaux veulent partager cette responsabilité avec les pays en développement. Pour cette raison " nous devons nous engager pays africains et arabas à défendre nos intérêts, préserver notre sécurité alimentaire et notre ressource en eau ". Ce que veulent faire les pays développés en voulant partager cette responsabilité va inéluctablement "freiner le développement économique de nos pays, alors on doit faire attention d'autant que cette vision partagée est un élément qui risque de nous faire perdre du temps et de l'argent ". A titre d'exemple, il citera les efforts consentis par notre pays qui a lancé pour un plan national climat ou tous les secteurs sont associés. Cette stratégie repose sur des actions menées pour lutter indirectement contre le réchauffement climatique comme la réalisation d'opérations de reboisement, l'entame d'un programme des énergies renouvelables. "L'Algérie fait ce travail volontairement mais ces efforts doivent être reconnus et ne doivent pas être des obligations, c'est ce que projettent malheureusement les pays développés ", a-t-il dit. Le rôle de l'Algérie sera encore plus important l'année prochaine au niveau du groupe des 77, notamment qu'elle co-présidera avec la Chine et c'est justement une occasion pour réaffirmer que " ces pays ne sont pas pollueurs et c'est au pays développés d'en assumer les conséquences ". La question du financement est également au centre des préoccupations, surtout que les engagements des pays développés de dégager 30 milliards de dollars sur deux ans et 100 milliards à l'horizon 2020 sont assortis de certaines conditions comme l'instauration de taxes dont une partie sera payée par les pays en développement, ce qui n'arrange pas de manière générale la stratégie de lutte conte le réchauffement climatique.