La problématique syndicale est toujours posée à chaque fois que des grèves sont organisées en dehors du contrôle de l'UGTA. On a l'impression que la décision de reconnaître une nouvelle réalité syndicale va dans le sens où la confrontation pour l'existence entre l'UGTA et les autres syndicats dépendra de ce qu'annoncera le Président. Or le Président a déjà mis les syndicats autonomes devant un mur, compte tenu qu'il avait affirmé qu'il ne reconnaissait que l'UGTA. La montée en puissance des syndicats autonomes couplée à l'organisation de multiples grèves dans plusieurs secteurs en dehors du contrôle de l'UGTA devrait normalement donner à celle-ci des raisons d'inquiétude car ainsi, elle risque d'entrer dans la nuit du doute, une nuit qui va durer jusqu' à la tenue prochaine de son congrès, ou alors de la célébration du 24 février. En effet, la consolidation de sa place dépend de ce que va, à l'occasion, annoncer le président en matière des salaires. On attend chaque année l'annonce de nouvelles augmentations car les prix n'étant pas figés, en conséquence, les salaires n'auront pas à l'être. Les augmentations des salaires ont donné quelque répit au front social mais pas une halte dans l'envolée des syndicats autonomes, ce qui ne pourrait pas permettre à l'UGTA de disposer de temps éventuellement suffisant pour élaborer d'autres stratégies. Le fait que le Président a accordé des revalorisations des salaires n'a pas été une concession à l'UGTA, mais plutôt une concession de taille aux syndicats autonomes. On disait habituellement que les pouvoirs publics tiendraient compte de l'impatience légitime des travailleurs comme ils tiendraient compte également des exigences de l'économie pour éventuellement décider d'une quelconque augmentation des salaires dans cette conjoncture où les dividendes à retirer du programme de création et de consolidation de la croissance ne peuvent pas l'être dans l'immédiat, alors que les attentes sont immenses du fait que les salaires ne sont pas indexés sur les prix ; et du fait également que les dernières augmentations consenties n'avaient pas réussi à rattraper les déficits en terme de pouvoir d'achat. On dit également que l'inflation qui commence à gravir l'échelle, va rogner le pouvoir d'achat, éliminer les bénéfices obtenus des dernières augmentations des salaires et relancer à nouveau le front social.