Les Bourses européennes évoluaient de manière indécise, hier, dans les premiers échanges, les marchés étant méfiants avant un sommet européen déterminant, organisé en fin de journée, qui doit déboucher sur un plan destiné à sauver la zone euro. La Bourse de Paris a ouvert en recul de 0,21%, celle de Francfort en très léger repli de 0,09%, tandis que Londres était quasiment à l'équilibre (-0,02%) ,à l'instar de la Bourse de Milan. De son côté, Madrid a affiché une baisse de 0,1% à l'ouverture. L'attentisme a également régné sur la place financière japonaise, la Bourse de Tokyo terminant la séance quasi-stable (-0,16%), tandis qu'outre-Atlantique, la Bourse de New York avait fini sur un fort repli, la veille, notamment, en raison d'une certaine nervosité liée à l'issue du sommet européen. "L'anxiété a commencé à se diffuser parmi les opérateurs de marché avant le sommet européen crucial aujourd'hui (mercredi)", a estimé Stan Shamu, analyste chez IG Markets, dans une note diffusée à Paris. Selon lui, la baisse des Bourses européennes pourrait être limitée en début de séance. Les marchés "vont rester sur leurs gardes jusqu'à ce que les premiers éléments issus des rencontres du jour soient connus", pour M. Shamu. Les marchés se préparaient à une journée déterminante pour l'avenir de l'Europe avec un sommet à Bruxelles qui réunit les dirigeants de la zone euro. Sous la pression du monde entier, ils devront boucler un plan de grande ampleur destiné à sauver la Grèce et à enrayer toute aggravation de la crise. La conclusion du sommet ne devait intervenir que tard après la clôture des marchés européens, puisque les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 pays de l'Union européenne (UE) se réunissaient à partir de 18H00. Ensuite, les dirigeants des dix-sept pays de la seule zone euro se retrouveront en conclave jusque sans doute très tard dans la soirée ou la nuit. Les grandes lignes du plan sont déjà connues des marchés à savoir l'enveloppe de 100 milliards d'euros pour recapitaliser les banques, une participation accrue des créanciers privés à la Grèce et un renforcement de la puissance du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Les négociations butent encore sur l'ampleur de la décote que les créanciers privés de la Grèce accepteront et sur le montant à disposition du FESF via un effet de levier dont il reste à déterminer la forme. Paris fait preuve de frilosité avant le sommet La Bourse de Paris hésitait, hier à la mi-journée, et grignotait 0,18%, évitant de choisir une direction nette à l'approche d'un sommet des dirigeants européens décisif pour la zone euro. A la mi-séance, le CAC 40 prenait 5,75 points à 3180,04 points, dans un volume d'échanges de 615 millions d'euros. La veille, il avait cédé 1,43%. Côté valeurs, de nombreuses publications d'entreprises portant sur le troisième trimestre animaient le marché. PSA Peugeot Citroën, après une forte baisse en début de séance, repartait de l'avant (+1,05% à 17,25 euros), après l'annonce d'un plan social et malgré un avertissement sur résultat. Saint Gobain prenait 0,49% à 33,08 euros après la confirmation de ses objectifs pour 2011 et une hausse un peu meilleure que prévu des ventes sur le trimestre. Les analystes se veulent néanmoins très prudents sur les prochains mois.n Air Liquide perdait 0,63% à 91,54 euros. Le groupe a publié un chiffre d'affaires en hausse au troisième trimestre, un niveau de croissance ralentie. Enfin, Ingenico bondissait (+3,72% à 28,13 euros) après avoir confirmé ses objectifs annuels de chiffre d'affaires et de rentabilité pour 2011. Francfort: le Dax en petite forme L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort était indécis, hier, après l'ouverture, oscillant entre gains et pertes avant un sommet crucial à Bruxelles sur le sauvetage de la zone euro. Le Dax gagnait 0,30% à 6064,71 points vers l'ouverture, tandis que le MDax, indice de 50 valeurs moyennes, reculait de 0,07% à 9058,68 points. "L'optimisme sur une solution à la crise de l'euro semble jusqu'ici intact, et cela même si l'expérience a montré qu'après un accord sur une solution il faut immédiatement travailler à une autre solution encore plus importante", commentait Christian Schmidt, analyste de la banque Helaba. Du côté des valeurs, cet "optimisme" profitait surtout aux valeurs bancaires: Deutsche Bank prenait 1,82% à 29,07 euros et Commerzbank 1,10% à 1,75 euro. Adidas était lanterne rouge, lâchant 2,38% à 50,00 euros, après que Morgan Stanley a mis en garde contre les conséquences négatives pour l'équipementier sportif d'un possible ralentissement de l'économie chinoise, selon l'agence Dow Jones Newswires. EON pour sa part était parfaitement stable à 17,33 euros. Selon le quotidien Handelsblatt, il a fait une offre de plus de deux milliards d'euros pour s'inviter au capital du groupe énergétique portugais EDP. Londres en mode prudence avant le sommet de Bruxelles La Bourse de Londres évoluait en légère hausse, hier matin, les investisseurs choisissant la prudence et l'attentisme avant le sommet de Bruxelles, présenté comme crucial pour l'avenir de l'euro comme de la construction européenne. Peu après l'ouverture, l'indice Footsie-100 des principales valeurs gagnait 7,20 points, soit 0,13% par rapport à la clôture de la veille, à 5532,74 points. "Les opérateurs ont décidé de se tenir à l'écart du marché jusqu'à ce que l'on commence à y voir plus clair du côté de Bruxelles et de Berlin", la capitale qui semble en position de force dans les négociations en cours, estimait Stan Shamu de IG Markets, en notant néanmoins que "l'angoisse est en train de monter chez les traders". Dans ce climat attentiste, les banques et autres valeurs financières étaient plutôt mal orientées, Lloyds Banking Group cédant 0,76% à 34,71 pence, Barclays 0,92% à 178,35 pence, Royal Bank of Scotland 0,40% à 24,99 pence. British American Tobacco (BAT), numéro deux mondial des cigarettes, gagnait en revanche 1,58% à 2.244 pence après avoir fait état d'une hausse de 7% de ses revenus pour les neuf premiers mois de l'année, en dépit d'une légère baisse du volume des ventes. Les minières étaient elles aussi en hausse, à l'instar de Randgold (+1,94% à 6840 pence) ou Antofagasta (+1,65% à 1171 pence). Tokyo clôture quasi stable, attentisme avant le sommet européen La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, quasi stable (-0,16%), les investisseurs attendant le résultat d'un sommet européen crucial dans la lutte contre la crise de la dette et de possibles décisions des autorités nippones pour affaiblir le yen. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes s'est effrité de 13,84 points à 8748,47 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu lui aussi 0,16%, cédant 1,22 point à 746,48 points. L'activité a été très faible, avec 1,46 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Nombre d'opérateurs sont restés en retrait avant la tenue d'un sommet des dirigeants de la zone euro consacré à la lutte contre la crise de la dette qui menace la monnaie unique européenne et a fait vaciller les places financières ces derniers mois. Le yen a atteint la veille, un nouveau record depuis 1945 face au dollar, qui a chuté jusqu'à 75,73 yens. Cette vigueur de la devise nippone, considérée comme une valeur refuge par les investisseurs en temps de crise, réduit la valeur des revenus tirés de l'étranger par les groupes exportateurs japonais. Le ministre nippon des Finances a répété pour sa part, hier, qu'il se tenait prêt à toute éventualité, laissant entendre que le gouvernement pourrait vendre massivement des yens sur le marché des changes pour en abaisser la valeur. Ces multiples inconnus ont fortement réduit le volume des échanges, resté sous la moyenne habituelle, comme lors des séances précédentes. Parmi les rares mouvements d'ampleur ont figuré ceux des deux principaux groupes sidérurgiques japonais qui ont publié leur résultat semestriel en cours de séance. Nippon Steel a cédé 2,39% à 204 yens après avoir annoncé une chute de 31% de son bénéfice net entre avril et septembre par rapport à l'an passé. JFE Holdings a en revanche bondi de 4,43% à 1459 yens. Le groupe a certes divisé par quatre sa prévision de bénéfice net annuel à cause de pertes exceptionnelles, mais les opérateurs y ont vu le signe que le pire était passé pour cette entreprise dont la capitalisation boursière a chuté de moitié depuis le début de l'année. Olympus a reperdu 7,57% à 1099 yens, après avoir rebondi la veille, en pleine crise liée aux propos de l'ex P-DG britannique du groupe qui accuse d'autres membres de la direction d'avoir payé des honoraires mirobolants aux conseillers financiers d'acquisitions réalisées dans les années 2006-2008. Le titre a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le 14 octobre. Le conglomérat Hitachi a gagné 3,67% à 424 yens après avoir relevé ses prévisions de résultats pour le premier semestre de l'année budgétaire 2011-2012, grâce à des performances supérieures à ses attentes dans plusieurs divisions malgré la cherté de la monnaie japonaise.