Le groupe japonais d'électronique Sharp a annoncé, hier, une lourde perte nette au premier semestre de l'exercice 2011-2012, à cause de la chute des tarifs de vente des panneaux solaires et des difficultés à rentabiliser les TV à cristaux liquides (LCD) soumises à rude concurrence. Le groupe a fait état d'un déficit semestriel de 39,82 milliards de yens (361 millions d'euros) sur un chiffre d'affaires qui a baissé de 12,6% sur un an à 1.314,6 milliards de yens (11,9 milliards d'euros), mais les trois derniers mois de la période considérée ont montré une amélioration par rapport aux précédents et le groupe pense qu'il finira l'année dans le vert. Le groupe a indiqué que les pertes étaient à la fois dues à une chute des tarifs de ventes de ses produits et composants à cause de la concurrence, ainsi qu'à la suspension d'une partie de la production à cause des conséquences du séisme du 11 mars au Japon. Comme la plupart de ses compatriotes, il a aussi regretté la poursuite de l'augmentation de la valeur du yen, un phénomène qui amoindrit la valeur des revenus encaissés hors du Japon et sabre la compétitivité de ses produits. Les ventes d'équipements audiovisuels et de télécommunications signés Sharp ont chuté de 9% sur un an, à cause du recul des tarifs des téléviseurs et de difficultés à écouler davantage de téléphones portables sur le marché japonais ultra-concurrentiel. Les recettes issues des achats de téléviseurs LCD ont décliné en raison d'une baisse des prix en rayon, laquelle provient d'une infernale concurrence. Sharp a pourtant écoulé plus de TV qu'un an plus tôt, du fait d'une demande dopée au Japon jusqu'en juillet par la migration intégrale vers la diffusion numérique hertzienne. Par ailleurs, le groupe a déploré une baisse des revenus tirés des dalles LCD nues fournies à d'autres fabricants de téléviseurs, un manque à gagner en partie compensé par des commandes accrues pour les petits écrans tactiles destinés aux téléphones portables et tablettes numériques multimédias. La division des panneaux photovoltaïques a également affiché des résultats décevants à cause de méventes en Europe, heureusement un peu contrebalancées par une augmentation des besoins au Japon où la production d'électricité est affectée par l'arrêt de centrales nucléaires à la suite du séisme du 11 mars. Dans ce contexte, Sharp a entrepris une profonde réorganisation de son activité d'écrans LCD afin d'échapper à la féroce concurrence et de capter les marchés stratégiques en croissance. Il va ainsi se concentrer sur deux types de marchés: les petits et moyens écrans pour appareils nomades et les très grands écrans pour les TV et systèmes d'affichage électronique ou autres applications. Pour l'ensemble de l'année, Sharp a conservé ses prévisions de bénéfices mais a amoindri ses estimations de recettes de ventes. Il escompte toujours un maigre profit net de 6 milliards de yens (54 millions d'euros) au terme de l'exercice 2011-2012 sur une évaluation de chiffre d'affaires annuel ramené à 2.800 milliards de yens.