A moins de 48 heures de l'Aïd el Adha, dénicher un mouton à moins de 30.000, à Skikda, relève désormais du miracle. Les moutons sont proposés au double de cette somme, parfois davantage, ce qui n'est pas sans provoquer le mécontentement des petites bourses à la recherche d'une bête à leur portée. Pour cela, nombreux sont les citoyens qui prennent le risque d'attendre jusqu'à la veille de la fête, en caressant l'espoir de voir le prix chuter quelque peu. D'autres déplorent en revanche, que le petit bélier qui coûtait 20.000 dinars il y a un an, est aujourd'hui proposé à 35.000 dinars. Pour expliquer cette surenchère, un maquignon originaire de Djelfa, évoque, comme à l'accoutumée, une hausse des prix des fourrages, tandis que d'autres parlent de manœuvres spéculatives des vendeurs circonstanciels. Un éleveur de métier estime, cependant, que l'introduction de revendeurs sur le marché de l'Aïd est une sorte de fatalité impliquée par la hausse brusque de la demande et la logique des commerçants de circonstance de gagner beaucoup et vite. Certains citoyens de la wilaya de Skikda n'hésitent pas à se rabattre sur les caprins, dont le prix varie de 9.000 à 13.000 dinars. Saïd et son frère Mustapha, dont les épouses n'apprécient guère la viande caprine, à plus forte raison pour la fête, ont ainsi décidé d'aller célébrer le sacrifice de Sidna Ibrahim chez leurs parents. L'avis d'un citoyen qui préfère volontiers, un caprin est peu convaincant: "c'est un sacrifice aussi licite que l'ovin, la viande est bonne, et puis les enfants sont contents et ne font pas la différence".