Dmitri Rogozine, représentant permanent de la Russie auprès de l'Otan a annoncé avant-hier que les modèles occidentaux de démocratie risquent de servir de base à la transformation de la Libye en un Etat islamiste radical régi par la Charia, il prit comme exemple les processus démocratiques qui ont propulsé en 1933 Adolf Hitler sur la scène politique. Il ajoute par ailleurs que le bombardement de ce pays est une chose, descendre sur terre et voir à quoi ont abouti ces bombardements démocratisateurs en est une autre, d'où ; imposer à la Libye un modèle occidental de démocratie revient à pousser ce pays nord-africain sur la voie de l'islamisme radical. Le responsable russe a conclu qu'il était indispensable de vérifier si la Libye et l'Afrique du Nord étaient confrontées à un risque de radicalisation religieuse. Si c'est le cas, la violation de la résolution du Conseil de sécurité de l'Onu aurait eu un prix beaucoup trop élevé. D'autres part, et dans le même contexte, en octobre dernier, le président du Conseil national de transition libyen, Moustapha Abdeljalil, a promis de faire de la charia la principale source de législation du pays après les affrontement contre le régime de Mouammar Kadhafi, qui avait gouverné le pays pendant 42 ans et qui a duré près de neuf mois. La répression sanglante des manifestations a provoqué une intervention militaire internationale le 31 mars dernier. L'Otan a commencé sa mission Protecteur unifié en Libye. La confrontation armée opposant les troupes du colonel Kadhafi aux forces du CNT, instance politique des insurgés libyens soutenue par l'Otan, a fait des milliers de morts et a porté un préjudice grave à l'économie de ce pays producteur de pétrole. Mouammar Kadhafi a été tué le 20 octobre dernier près de sa ville natale de Syrte. La zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye a finalement été levée une semaine après l'assassinat de Kadhafi. le nouveau gouvernement pas assez représentatif Mikhaïl Marguelov, le représentant spécial du président russe pour l'Afrique a estimé avant-hier, lors d'une intervention au Centre Woodrow Wilson à Washington, que le nouveau gouvernement libyen n'étant pas assez représentatif, son avenir reste très fragile. Autre part, les dernières informations en provenance de la Libye sont préoccupantes, certains groupes armés contestent la légitimité dun nouveau premier ministre, d'autres groupes armés contestent celle du Conseil national de transition. Le problème des tribus n'est pas résolu. Le processus de formation d'un nouveau gouvernement est donc toujours complexe, il y a des groupes en concurrence à l'intérieur même de l'opposition libyenne. Le sénateur russe exprime son inquiétude quant à la formation du nouveau gouvernement par le conseil national de transition qui recrute des ressortissants de Benghazi et de Tripoli qui ont pris une part réelle à la lutte contre le régime de Mouammar Kadhafi. Ce faisant, il néglige les autres segments de la scène politique très variée de la Libye. Menant l'accent aussi sur la famille royale dont les membres habitent à Benghazi et en Europe et qui jouissent d'une certaine influence auprès de la communauté politique libyenne et des tribus. Les autres personnages négligés sont des proches du cousin de Mouammar Kadhafi, Ahmed Kadhaf al-Dam, habitant au Caire. Ce dernier avait condamné début février les actions de son cousin contre le peuple libyen et avait tout de suite émigré. Ce dernier ne participe donc pas à la formation du nouveau gouvernement.