Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a annoncé, hier, en marge d'un sommet asiatique en Indonésie, qu'il se rendrait "le plus tôt possible" en Birmanie, exhortant le pays à davantage de réformes, "sans attendre". Le président birman Thein Sein "m'a invité et j'ai accepté son invitation", a déclaré M. Ban lors d'une conférence de presse, précisant qu'il se rendrait dans le pays "le plus tôt possible". L'annonce de cette visite intervient peu après la décision du président américain Barack Obama de dépêcher dans le pays sa secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, les 1er et 2 décembre. Ces déplacements consacreront le retour sur la scène internationale de la Birmanie, il y a peu encore reléguée au ban des nations pour ses violations répétées des droits de l'homme. Le pays a lancé depuis un an un important processus d'ouverture. Il a organisé des élections, libéré le prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi et mis en place un régime dit "civil", même s'il reste contrôlé par l'armée. Mais des organisations des droits de l'Homme estiment le processus encore fragile, appelant notamment à la libération de tous les prisonniers politiques, qui seraient encore au nombre de 600, selon l'opposition. Commentant un entretien avec Thein Sein, hier, le numéro un de l'ONU a précisé qu'il l'avait "exhorté à ne pas attendre 2014", année où la Birmanie prendra la présidence de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) pour "réaliser toutes les réformes politiques". "Les Nations unies accueillent favorablement... les développements survenus récemment sous la gestion du président Thein Sein", a dit M. Ban. Se félicitant de la décision de l'Asean d'octroyer sa présidence à la Birmanie, il a cependant appelé à la poursuite des réformes, dont la "promotion de la réconciliation nationale et la création de conditions socio-économiques favorables afin que les investissements étrangers puissent affluer". Le numéro un de l'ONU a dit avoir appelé Thein Sein à "satisfaire les attentes énormes de la communauté internationale" que la perspective d'une présidence birmane a suscitées. Le chef de cabinet du secrétaire général des Nations unies, Vijay Nambiar, qui s'est rendu en Birmanie début novembre, a précisé que la date de la visite de Ban Ki-moon n'avait pas encore été fixée. Interrogé sur l'hypothèse que le processus d'ouverture en cours en Birmanie puisse pousser les Etats-Unis et l'Union européenne à lever les sanctions qu'ils continuent à imposer au pays, Vijay Nambiar a répondu que la décision revenait aux "pays concernés". Mais il a ajouté: "je pense qu'il y a actuellement un mouvement visant à envisager de revoir ces questions". "Je pense qu'il est important que les habitants, le bien-être des habitants et les conditions économiques s'améliorent. Tout doit être fait afin d'atteindre cet objectif", a-t-il ajouté.