Intervenant samedi soir à l'émission “Franchises”, diffusée par Canal Algérie, M. Mohamed Chami, directeur général de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), a indiqué que les conséquences de l'ouverture du marché à travers l'accord d'association signé entre l'Algérie et l'Union européenne ne sont pas aussi “fâcheuses” qu'on le laisse penser. "Nous avons enregistré une dizaine de requêtes. Nous nous sommes prononcés sur quelques unes considérées comme recevables ", a-t-il précisé. Il s'agit de requêtes émises par les entreprises qui ont subi des pertes de parts de marché suite à la mise en œuvre de l'accord d'association. Ces doléances, selon M. Chami, proviennent d'entreprises diverses, notamment les producteurs de sucre et de margarine. Il indiquera que l'une des doléances qui ont mobilisé l'attention de la commission, concerne Fertial et la production d'engrais azotés. "Les Européens avaient tenté d'appliquer à ce groupe des droits antidumping. Ils considéraient que le prix de l'énergie en Algérie était subventionné. C'est une mesure contre laquelle on s'est élevé car c'est un avantage comparatif que nous considérons comme devant être mis en valeur. Nous avons une richesse naturelle, le gaz et le pétrole, et il est tout à fait normal que cela constitue un avantage pour nous, qui nous permetd'être compétitifs", ajoutera-t-il. Commentant les récentes déclarations d'un membre de la délégation allemande en visite en Algérie et qui a fait état des lenteurs enregistrées dans l'arrivée d'IDE, le DG de la CACI exprimera son désaccord sur cette remarque. "Nous avons organisé cette rencontre avec la Chambre de commerce algéro-allemande, l'objectif étant de faire le point de la mise en œuvre de l'accord d'association en focalisant surtout sur la zone de libre échange. Il est vrai que l'exposé a choqué plus d'un", dira-t-il. M. Chami rappellera qu'il s'agit d'un ministre de l'ancien gouvernement allemand, qui a fait un exposé sur l'Algérie en se basant sur des chiffres, qu'il a puisés dans des sites Internet tel que celui de la Banque mondiale ou du FMI. "Il nous a fait sentir comment l'Algérie est perçue à l'étranger. Elle est perçue à travers, bien sûr, un certain nombre d'indicateurs qui sont communiqués par des institutions officielles", ajoutera-t-il. Il souligne, dans ce contexte, que cette perception est erronée avant d'ajouter que celle-ci "nous a tout simplement sensibilisés sur la nécessité de mieux communiquer à l'étranger". Pour lui, la situation est nettement meilleure que pour beaucoup de pays de la région, "tout cela dénote l'effort que nous devrions faire en matière de communication". Il pense que le gouvernement a un rôle important à jouer en matière de communication. " Le gouvernement et la Banque d'Algérie sont interpellés sur les aspects de la communication avec les communautés d'affaires, les institutions internationales etc. Il y a un travail à faire, notre image est très négative. Un travail fabuleux a été réalisé depuis l'élection du président Abdelaziz Bouteflika, mais il reste beaucoup à faire. Un chef d'Etat à lui seul ne suffit pas. Il faut que les autres relais de la société puissent prendre en charge, également, cet aspect là, et faire en sorte que les choses puissent s'améliorer pour nous", dira-t-il. Sur un autre registre, M. Chami annoncera qu'une délégation algérienne conduite par M. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, participera les 11, 12 et 13 juillet prochain à Berlin à une rencontre qui regroupera plus de 800 hommes d'affaires allemands et arabes. "A cette occasion, nous déplacerons une centaine d'hommes d'affaires algériens. Une autre occasion pour travailler l'image du pays", confirme-t-il.