Alors que des milliers de Syriens ont manifesté, hier, à l'appel de militants anti régime, la pression internationale s'accroît à l'encontre du régime de Bachar al-Assad. La commission d'enquête de l'ONU dénonce les meurtres d'enfants, encore plus nombreux en novembre passé. Dans le même temps, le vice-président américain Joe Biden somme le président Assad de quitter le pouvoir afin de mettre en place une transition pacifique. Par ailleurs, avant-hier, des militaires dissidents ont, une nouvelle fois, attaqué un siège des services de renseignement, faisant huit morts. Par ailleurs, un expert de la commission internationale d'enquête mandaté par l'ONU a indiqué hier que les forces de sécurité avaient tué 56 enfants pour le seul mois de novembre dernier, le plus mortel, depuis le début des violences en mars. Selon des sources dignes de foi, à ce jour 307 enfants ont été tués par les forces de l'ordre, déclare Paulo Pinheiro, qui indique avoir compilé des preuves solides montrant que des enfants figuraient parmi les victimes de torture et de meurtres attribués aux forces de sécurité syriennes. Le vice-président américain Joe Biden, en visite en Turquie, a sommé le président syrien Bachar al-Assad de quitter le pouvoir afin de permettre une transition pacifique, saluant la fermeté d'Ankara à l'égard du régime de Damas. "La position des Etats-Unis sur la Syrie est claire : le régime syrien doit mettre fin à la répression contre son propre peuple et le président Assad doit quitter son poste", a-t-il déclaré au journal Hürriyet, avant son déplacement dans la capitale turque. Il estime qu'une stabilité durable ne peut être assurée en Syrie qu'avec l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement qui écoute et subvient aux besoins de son peuple au lieu de lui pointer une arme, insistant sur la stabilité de la Syrie qui partage une longue frontière avec la Turquie, un pays allié des Etats-Unis à l'Otan et un important partenaire régional. La responsable des droits de l'homme de l'ONU, Navi Pillay, insiste sur l'urgence pour la Syrie de rendre des comptes pour crimes contre l'humanité. D'autre part, des militaires dissidents ont attaqué avant-hier un siège des services de renseignements suivie d'affrontements dans la province d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie. Huit militaires syriens et deux dissidents ont été tués, et treize déserteurs blessés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Le Conseil national syrien (CNS) et l'Armée syrienne libre (ASL) soulignent que "le devoir de l'Armée syrienne libre est de protéger le peuple et de ne pas attaquer". L'ASL a multiplié ces dernières semaines les attaques, ouvertement revendiquées, contre l'armée syrienne et les miliciens du régime, suscitant des craintes de guerre civile. Parallèlement, la répression de la contestation populaire se poursuit et 15 civils ont été tués avant-hier. Claude Guéant a confirmé hier matin que des menaces pesaient contre la sécurité d'opposants syriens en France et que des mesures étaient prises pour y faire face. Le ministre de l'Intérieur a toutefois ajouté qu'ils avaient le devoir de prendre des mesures pour assurer la sécurité des ressortissants syriens qui peuvent être menacés, évoquant notamment, sans donner de noms, ceux qui sont appelés à jouer un rôle dans le renouveau démocratique de la Syrie. La poursuite des violences en Syrie ont fait avant-hier six mort, au lendemain des sanctions économiques imposées par la Ligue arabe à Damas pour amener les autorités syriennes à accepter son plan de sortie de crise.