Les Bourses européennes ont ouvert, hier, dans le vert, démarrant sur une note optimiste une semaine déterminante pour la zone euro, avec en particulier une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) et un sommet des dirigeants européens qui s'ouvre vendredi. Paris a ainsi commencé sur une hausse de 1,32%, Francfort de 0,93%, Londres de 0,56%, Madrid de 0,9%. Milan a bondi de 2,02%, les investisseurs saluant l'adoption dimanche par le gouvernement de Mario Monti d'un plan de rigueur et de mesures de relance de l'économie pour tenter de sauver l'Italie de la crise. La Bourse de Tokyo a achevé pour sa part la séance, d'hier, en petite hausse, de 0,60%, conservant une certaine prudence avant les échéances européennes. Vendredi, les indices européens avaient terminé en progression, tandis que Wall Street, après une semaine faste, avait, elle, marqué une pause. Les marchés misent depuis quelques jours sur la mise en place de solutions politiques à la crise de la dette en zone euro, qui n'a cessé ces derniers mois de gagner du terrain au point de menacer des pays notés triple A, et les investisseurs attendent des avancées décisives durant cette semaine riche en rendez-vous. Il y a une série d'annonces importantes prévues dans la zone euro dans les jours qui viennent, qui culmineront avec le sommet européen, a rappelé Terry Pratt, analyste chez IG Markets. Le chef du gouvernement italien Mario Monti a annoncé la veille une nouvelle cure d'austérité draconienne d'environ 20 milliards d'euros et des investissements pour relancer la croissance pour 10 milliards d'euros. Enfin, les investisseurs surveilleront les indicateurs du jour aux Etats-Unis, au moment où plusieurs statistiques plaident pour une nette amélioration de la première économie mondiale. Paris: bien orientée (+0,68%), mise sur des solutions en Europe La Bourse de Paris débutait en hausse, hier, dans les premiers échanges (+0,68%) rassurée par le nouveau plan d'austérité annoncé en Italie et à l'orée d'une semaine qui s'annonce déterminante pour régler la crise de la dette en zone euro. Peu après l'ouverture, le CAC 40 gagnait 21,40 points, à 3186,35 points. Les valeurs financières occupaient le devant de la scène sur la cote parisienne, dopées par les espoirs sur la zone euro. BNP Paribas prenait 3,64% à 32,75 euros, Crédit Agricole 3,56% à 4,97 euros et Société Générale 3,32% à 19,54 euros. Axa gagnait 2,57% à 11,36 euros. Dexia bondissait (+7,93% à 0,38 euro) alors qu'un accord a été trouvé entre la Belgique, la France et le Luxembourg sur un mécanisme de garantie temporaire des financements de la banque. Alstom gagnait 2,57% à 26,32 euros. Le groupe va fournir pour près de 900 millions d'euros la chaudière et la salle des machines de la centrale à charbon à haut rendement dont EDF a annoncé, hier, la construction en Pologne. EDF ne prenait que 0,40% à 19,97 euros, après un abaissement de recommandation par Morgan Stanley et l'introduction de militants de Greenpeace dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube). Rémy Cointreau (+1,19% à 61,32 euros) profitait d'un relèvement de recommandation par JPMorgan Cazenove au contraire de STMicroelectronics (+0,02% à 4,76 euros), dont l'opinion sur le titre a été revue en baisse par Natixis. De leur côté, les valeurs défensives, moins sensibles aux variations du marché, avaient du mal en début de séance à l'imga de Danone (+0,17% à 48,53 euros) et Essilor (-0,48% à 52,05 euros). Londres: le Footsie-100 en hausse de 0,24%, les banques en tête La Bourse de Londres a ouvert en hausse, hier, avec les banques toujours en tête, à la suite de l'annonce d'un plan d'austérité en Italie qui a rassuré sur l'avenir de la zone euro. Dans les premiers échanges, l'indice Footsie-100 des principales valeurs gagnait 13,13 points, soit 0,24% par rapport à la clôture de vendredi, à 5565,42 points. Les banques restaient en forme, à l'image de Lloyds Banking Group (+4,77% à 26,61 pence), Royal Bank of Scotland (RBS) (+3,70% à 22,43 pence) et Barclays (+3,44% 197,15 pence). Tui Travel était pour sa part en hausse de 1,28% à 171,775 pence. Le tour-opérateur est repassé dans le vert à l'occasion de son exercice 2010/11 en dépit de conditions difficiles, réalisant un bénéfice net de 85 millions de livres. Du côté des pertes, le fabricant de produits d'entretien et de médicaments Reckitt Benckiser abandonnait 1,06% à 3.171 pence. Francfort: le Dax en petite hausse espère des avancées politiques La Bourse de Francfort débutait en petite hausse, hier matin, les marchés suivant avec attention l'évolution de la situation en zone euro, enferrée dans la crise des dettes souveraines. L'indice Dax des trente principales valeurs allemandes prenait 0,43% à 6107,06 points et le MDax des valeurs moyennes progressait de 0,82% à 9060,64 points à l'ouverture. Côté valeurs, hier, Commerzbank chutait de 5,40% à 1,41 euros. La banque, qui doit absolument renforcer ses fonds propres face à la crise de la dette, a annoncé, hier, vouloir à cet effet rembourser de manière anticipée une partie de ses obligations, pour 600 millions d'euros. Les investisseurs s'interrogeaient également sur une éventuelle nationalisation de Commerzbank par le gouvernement allemand, évoquée ce week-end par le magazine Der Spiegel. Autre valeur à la baisse, SAP (-1,62% à 43,99 euros). Le groupe d'informatique a annoncé le rachat pour 2,5 milliards d'euros de la société américaine SuccessFactors, un spécialiste du "cloud computing". Il doit se renforcer ainsi dans l'informatique dématérialisée pour mieux tenir tête à son grand rival américain Oracle. C'est un "grand pas vers le cloud computing" pour SAP mais "cette acquisition semble clairement chère payée", estimait Mirko Maier, analyste chez LBBW. Parmi les principales valeurs en hausse, le groupe énergétique RWE (+1,18% à 30,47 euros). Les analystes restaient prudents à son sujet après des informations de presse selon lesquelles le numéro deux allemand de l'énergie voudrait se séparer d'environ 8.000 postes sur les quelque 72'000 qu'il compte dans le monde. Sous réserve de confirmation par le groupe et de la fourniture de plus de détails, ces mesures "seront évaluées de façon positive pour l'action RWE" car elles contribueraient à l'amélioration des résultats, selon Bernhard Jeggle, de LBBW. Les deux assureurs Allianz (+1,91% à 80,22 euros) et Munich Re (+1,73% à 96,46 euros) trônaient en tête de l'indice. Suisse : le SMI ouvre en petite hausse, semaine cruciale pour la zone euro La Bourse suisse a ouvert en légère hausse, hier, au début d'une semaine que de nombreux observateurs annoncent cruciale pour l'avenir de la zone euro. Dans les premières transactions, le SMI gagnait 0,18% à 5729,40 points, le SLI prenait 0,32% à 870,01 points, le SPI avançait de 0,24% à 5198,76 points. Richemont (+0,4%) et Swatch (+0,3%) étaient bien orientés. Le président de la FH, Jean-Claude Pasche, a répété une nouvelle fois, dans une interview, que 2011 sera une année record pour les exportations horlogères suisses, avec 18 mrd franc. ZFS (+1,0%) profitait d'un relèvement d'objectif de cours par la Deutsche Bank, mais Givaudan (-1,1%) était pénalisé par une étude de la banque allemande, qui est descendue à "sell" contre "hold" sur le titre. Les chimiques Clariant (+0,6%) et Lonza (+0,7%) faisaient mieux que le marché, Syngenta (-0,2%) moins bien. Le président du conseil d'administration de Swiss Life (+0,9%), Rolf Dörig, a déclaré dans la presse dominicale qu'il ne voit aucun besoin d'amortissement de goodwill sur la filiale allemande AWD. SGS (+0,2%) a annoncé deux acquisitions en Malaisie, regroupées sous le nom de Conserve, actives dans le contrôle alimentaire et environnemental, sans indication de prix. La banque Vontobel qualifie la nouvelle de positive, même si les objets sont relativement de petite taille. L'opération permet au groupe genevois de renforcer sa position dans les activités de contrôle environnemental en Malaisie. Adecco (-2,9%) subissait le contrecoup de l'avertissement sur résultats de son confrère Michael Page. La société américaine table sur un bénéfice avant impôts inférieur aux attentes des analystes. La lanterne rouge du SMI avait une nouvelle fois pour nom Transocean (-0,8%). Le titre affiche une forte volatilité depuis l'annonce la semaine dernière d'une augmentation de capital. Novartis (-0,9%) et Swisscom (-0,2%) évoluaient aussi à contre-courant. Sur le marché élargi, quelques entreprises retenaient l'attention. Straumann (+0,5%) a revu son organisation et table sur des coûts de 3 à 4 mio franc en 2011 et de 4 à 5 mio franc en 2012. Le fabricant d'implants dentaires maintient sa prévision de marge opérationnelle entre 17 et 19%. Les analystes de Vontobel sont surpris par le moment choisi pour cette annonce et maintiennent leur recommandation "underperform". Valora (+1,4%) a indiqué vouloir compenser le recul de la presse par un renforcement de ses prestations dans la logistique. Precious Woods (-3,6%) se retrouvait par contre sous pression. L'exploitant de forêts table en 2011 sur une perte opérationnelle; il a revu à la baisse son résultat opérationnel au niveau EBITDA en raison notamment des difficultés de capacités dans le port de Libreville au Gabon.
Tokyo: le Nikkei gagne 0,60%, attentes de développements en Europe L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a achevé la séance d'hier, en petite hausse, de 0,60%, sur fond d'attentisme avant plusieurs échéances importantes en Europe où sévit une crise d'endettement qui rejaillit sur l'activité économique mondiale. L'indice Nikkei des 225 valeurs-vedettes a progressé de 52,23 points pour s'afficher en clôture à 8695,98 points L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a également gagné 0,60%, soit 4,47 points, pour finir à 748,61 points. Le volume des transactions a été faible, avec seulement 1,43 milliard de titres échangés sur le premier marché. Vigilants, les acteurs de la Bourse de Tokyo gardent aussi un œil attentif sur les taux de change, le yen restant une monnaie refuge, ce qui handicape les industriels locaux. Les titres des méga-banques Mizuho Financial Group et Mitsubishi UFJ Financial Group ont respectivement augmenté de 2,94% à 105 yens et de 2,07% à 345 yens. Dans le secteur de l'électronique, l'action Sony s'est élevée de 0,14% à 1.397 yens, celle de NEC de 1,81% à 169 yens, celle de Canon de 0,29% à 3.445 yens et celle de Nikon de 2,40% à 1.795 yens. Dans le domaine poids lourd de l'automobile, en vedette actuellement au Tokyo Motor Show, le titre du numéro un, Toyota, a augmenté de 2,66% à 2.663 yens et celui de Nissan de 0,14% à 710 yens. Celui de Honda a en revanche fléchi de 0,77% à 2.460 yens. L'action très surveillée et agitée du groupe japonais d'appareils photo Olympus a pour sa part pris 2,24% à 1.091 yens, alors que l'entreprise est en proie à un scandale aux rebondissements quotidiens. Le comité spécial mis en place en marge du groupe pour élucider les camouflages financiers récemment avoués devrait publier ses premières conclusions, aujourd'hui, selon la presse. Olympus doit en outre annoncer d'ici au 14 décembre ses résultats financiers remis d'équerre, date et conditions imposées par la Bourse de Tokyo pour éviter que l'action, actuellement sous surveillance, ne soit purement et simplement expulsée de la cote. Depuis des jours, les investisseurs spéculent dans un sens et dans l'autre, pariant à très court terme en attendant de savoir de quelles punitions va écoper la firme convaincue de dissimulation de pertes financières.