Les constructions illicites et anarchiques sont devenues un phénomène de plus en plus fréquent ces dernières années dans plusieurs régions du pays. En fait, sur 66 constructions illicites (sans permis de construire), constatées durant les 5 premiers mois de l'année en cours à travers le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou, pas moins de 47 cas ont été érigés dans la ville de Draâ Ben Khedda sur des terrains relevant du domaine public de l'Etat, a indiqué dernièrement le directeur de l'urbanisme et de la construction (DUC). Au regard de cette situation, le wali a dénoncé dans une réunion regroupant les représentants de l'exécutif, l'existence d'une "complicité à tous les niveaux", qui est "préjudiciable au cadre de vie et qui compromet toute projection de développement urbanistique". La ville de Draa Ben Khedda a bénéficié, rappelle-t-on, d'une opération d'amélioration urbaine pour une autorisation de programme de 600 millions DA, mais celle-ci ne sera lancée qu'après l'assainissement de la situation y prévalant, prévient le wali, en mettant l'accent sur la nécessité de la "maturation" des études, "en accordant la priorité au drainage des eaux pluviales". L'autre exemple de constructions anarchiques qualifiées d'"aberration" par le chef de l'exécutif a trait à l'érection de bâtisses sur le périmètre riverain au barrage de Taksebt, zone dûment déclarée pourtant "non urbanisable" pour la protection de cet important ouvrage hydraulique contre toute forme de pollution. Au titre de l'exercice en cours, la wilaya de Tizi-Ouzou a bénéficié d'un programme d'amélioration urbaine de 9,5 milliards de DA. Considérant la consistance de ce programme, le wali a instruit la DUC pour procéder, avant la fin 2007, à la clôture des opérations d'aménagement en souffrance, dont certaines, endossées au plan de soutien à la relance économique (PSRE), remontent à 2002. "Il n'est pas normal de faire traîner de petites opérations d'éclairage, de revêtement et autres, pendant que des lotissements et des coopératives immobilières prennent forme en un temps record", a-t-il observé en guise de rejet de tout "justificatif" à cette situation préjudiciable au cadre de vie des citoyens. En matière d'urbanisation et pour éviter la reproduction du phénomène "cité dortoir", dont le prototype est incarné par la nouvelle ville de Tizi-Ouzou, il a été recommandé de privilégier les équipements publics et de loisirs, lors de l'affectation des terrains par les instruments d'urbanisme (PDAU et POS). En ce sens, le responsable de la wilaya a tenu à inviter le bureau d'études en charge de la réalisation du POS de la nouvelle ville de Tamda, à revoir son esquisse en intégrant les éléments nécessaires au développement harmonieux du pôle universitaire technologique en réalisation sur ce site.