Au lendemain d'incidents qui ont accompagné l'annonce de la réélection du président Joseph Kabila, les forces de sécurité étaient déployées en force, hier à Kinshasa, contestée par son rival Etienne Tshisekedi. La capitale de la République démocratique du Congo, Kin, pour ses habitants, ressemblait à une ville morte, tôt dans la matinée, et restait sous haute surveillance policière et militaire. Certains quartiers portent encore les stigmates des violences qui ont suivi l'annonce par la Commission électorale Céni de la victoire du président sortant Kabila (48,95%) sur l'opposant Tshisekedi (32,33%). M. Tshisekedi qui s'est proclamé président élu, a écarté toute contestation par la voie légale. Dans le centre de la ville, à Bumbu, des civils armés de battes de base-ball ont été vus prêter main forte à des policiers qui procèdent à des interpellations musclées. Et, parfois, la police tire en l'air pour disperser des regroupements. Selon des sources hospitalières, une personne a été tuée par balle avant-hier soir dans un quartier de la capitale, sans que l'on ne sache rien des circonstances de ce décés, qu'une source policière a toutefois démenti. Aucun taxi ou véhicule ne circulait hier et les rares habitants qui se sont aventurés hors de chez eux ont été contraints de marcher. Les stations d'essence sont resteées fermées comme de nombreux magasins, dont quelques-uns ont été pillés avant-hier soir. Sur la Radio télévision nationale congolaise (RTNC), un bandeau déroulant donne quatre numéros vert, qui permettent d'appeler la police en cas d'incidents. M. Tshisekedi a exhorté les Congolais à rester soudés derrière lui pour faire face aux évènements qui vont suivre, tout en demandant à la population de rester calme et sereine. Hier matin, aucun incident grave n'était signalé dans le reste du pays, notamment à Lubumbashi (sud-est), la capitale de la province du Katanga toujours sous haute surveillance. Depuis avant-hier, la Cour suprême de justice a pris le relais de la Céni et devra proclamer officiellement le vainqueur de la présidentielle dans six jours. Les 11 candidats ont ensuite 48h pour déposer des contestations.