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Syrie : Un groupe terroriste fait sauter un gazoduc de la province de Homs
Publié dans Le Maghreb le 14 - 12 - 2011

Il s'agit de la deuxième attaque de ce genre contre le gazoduc de Homs en une semaine. Un "groupe terroriste armé" ayant saboté jeudi dernier un autre tronçon de gazoduc dans cette province en proie à la violence, a fait sauter un gazoduc situé dans la province syrienne de Homs au centre, provoquant l'arrêt temporaire du transport du gaz. L'explosion a également causé une fuite de gaz, qui a entraîné un violent incendie. Cette attaque n'a cependant pas fait de victime. Plusieurs gazoducs ont été la cible d'attaques depuis le début des troubles en Syrie à la mi-mars. Avant-hier encore, les gardes frontières syriennes ont repoussé 15 hommes armés qui tentaient de s'infiltrer en Syrie depuis la Turquie. Deux d'entre eux ont été tués. Cet incident fait écho à un autre affrontement survenu la semaine dernière, au cours duquel 35 hommes armés avaient essayé de s'infiltrer en territoire syrien, avant d'être repoussés en Turquie par les gardes frontières. Avant-hier toujours, un "groupe terroriste armé" a assassiné un chef de brigade de l'armée syrienne dans une banlieue de la province d'Idlib, dans le nord de la Syrie. Cette dernière a ,par ailleurs, dénoncé des "bandes armées", qu'elle accuse d'alimenter les rivalités sectaires dans un pays composé d'une mosaïque de religions et d'ethnies. Le président syrien Bachar al-Assad a récemment affirmé que quelque 1 100 membres des forces armées syriennes avaient été tués au cours des troubles survenus depuis mars, tandis que les Nations unies estiment que les violences auraient au total entrainé la mort de plus de 5 000 personnes.
Navy Pillay parle désormais de plus de 5000 morts en Syrie
La haut-commissaire aux droits de l'homme des Nations unies Navi Pillay revient avec un bilan toujours plus lourd, de la répression en Syrie. Il est désormais de plus de 5000 morts, et que plus de 200 personnes ont été tuées au cours des dix derniers jours. Elle demande au Conseil de sécurité de l'ONU de saisir la Cour pénale internationale, mais la Russie notamment fait toujours obstacle. Devant le Conseil de sécurité, Navi Pillay a décrit une situation en Syrie qualifiée d'épouvantable. Le bilan de la répression est passé de 2 000 morts au mois d'août à plus de 5 000 victimes aujourd'hui. " Au vu de l'ampleur et de la nature systématique des tueries, des détentions et de la torture, ces actes s'apparentent à des crimes contre l'humanité et c'est la raison laquelle, je recommande de saisir la Cour pénale internationale ", déclare-t-elle. Mais le Conseil de sécurité reste toujours bloqué en raison notamment de l'opposition de la Russie, dont l'ambassadeur Vitaly Churkin refuse toute action contre son allié syrien : " La Russie encourage le dialogue. Malheureusement certains membres du Conseil de sécurité ne pensent qu'à un changement de régime, décourageant le dialogue en Syrie et entre la Syrie et la Ligue arabe. C'est très dangereux et ils ne cachent même plus le fait qu'ils veulent renverser le régime syrien ". Le climat au Conseil de sécurité est très tendu avec de violents accrochages verbaux. La France dénonce la passivité, le silence du Conseil de sécurité. Son ambassadeur au Nations unies Gérard Arraud pousse un coup de gueule.
Le coup de sang de l'ambassadeur de France
Alors que le bilan de la répression est désormais de 5000 morts selon un dernier bilan de l'ONU, l'ambassadeur français auprès des Nations unies a accusé le Conseil de sécurité d'être "moralement responsable" des souffrances du peuple syrien. La haut commissaire des droits de l'homme au Nations unies Navi Pillay n'a pas ménagé ses auditeurs avant-hier, en s'exprimant devant le Conseil de sécurité. Viols, meurtres, torture, exécutions sommaires, assassinats de trois cents enfants: la liste des horreurs est longue en Syrie. Au moins 5000 personnes ont perdu la vie depuis 8 mois, a dévoilé la haut commissaire. "Des informations crédibles réunies par mon personnel démontrent une tendance à l'usage systématique et étendu de la torture lors des interrogatoires", a déclaré Navi Pillay à l'issue de la réunion. Le coupable désigné par l'ONU, c'est le gouvernement de Bachar el-Assad. L'exposé des atrocités a ébranlé même la Russie, dont l'ambassadeur s'est déclaré "troublé". Mais par question pour Moscou de réviser sa position de soutien au régime syrien, qui est protégé aussi par la Chine. Les deux puissances empêchent, par leur droit de veto, au Conseil de sécurité de l'ONU d'agir contre la répression du gouvernement.
"Le silence du Conseil de sécurité est un scandale"
Une situation qui a fait bondir l'ambassadeur de France auprès des Nations unies. Gérard Garaud a accusé le Conseil de sécurité d'être "moralement responsable des souffrances du peuple syrien". "C'est le rapport le plus épouvantable que nous ayons entendu devant ce Conseil depuis au moins deux ans, et ce sont les autorités syriennes qui sont responsables, qui ont ordonné aux soldats de torturer et de tuer", a expliqué le diplomate, qui n'a pas mâché ses mots contre la Chine et la Russie: "Le silence du Conseil de sécurité est un scandale. Il est scandaleux que le Conseil, du fait de l'opposition de certains membres, n'ait pas pu agir pour exercer une pression sur les autorités syriennes." L'ambassadeur français s'en prenait aussi, sans les nommer, à des pays comme l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud, "indifférents" face à la dégradation de la situation en Syrie. Ces nouveaux pays émergents, acteurs de poids sur la scène internationale, mènent à l'Onu une guerre diplomatique larvée contre les Occidentaux depuis l'intervention en Libye. Ce coup de sang, inhabituel pour un haut diplomate, est le reflet des tensions qui existent au Conseil de sécurité. La France et la Grande-Bretagne sont favorables à une résolution condamnant la Syrie. L'Allemagne, qui est membre pour deux ans du Conseil, s'est dite "choquée" par l'exposé de Navi Pillay. Les Etats-Unis ont condamné la répression. Seules la Chine et la Russie restent encore et toujours opposées à toute résolution de l'ONU qui pourrait ouvrir à une intervention armée des Nations unies en Syrie.


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