Les députés italiens ont adopté formellement, avant-hier soir, le plan de rigueur du chef du gouvernement Mario Monti, qui vise l'équilibre budgétaire en 2013. Ils avaient déjà voté la confiance sur le texte à la mi-journée. Le plan, adopté à une très large majorité, est composé de mesures de réduction du déficit d'environ 20 milliards d'euros d'ici à 2014 et de mesures de relance de plus de 10 milliards. Le gouvernement avait déjà remporté haut la main un vote de confiance, destiné à accélérer l'adoption du plan, par 495 voix contre 88. Le Sénat devrait entériner définitivement le plan anti-crise la semaine prochaine, à priori sans difficultés. Approuvé le 4 décembre en conseil des ministres, le plan préparé par le président du Conseil, Mario Monti, qui doit être validé par le Parlement dans un délai de 60 jours, vise à assainir les comptes publics et à enrayer la crise de la dette dans la troisième économie de la zone euro. Le gouvernement de "techniciens" mis en place par le successeur de Silvio Berlusconi a l'appui d'une très large majorité au Parlement. Les sénateurs devraient approuver à leur tour avant Noël ce plan, probablement lors d'un autre vote de confiance. Vote de confiance Mario Monti, ancien commissaire européen, a demandé un vote de confiance à la Chambre des députés pour mettre en place le plan plus vite, évitant de longs débats sur des dizaines d'amendements proposés essentiellement par la Ligue du Nord. Les deux principales formations parlementaires, le Parti démocrate (PD) de centre gauche et le Parti du Peuple de la Liberté (PDL), de Silvio Berlusconi, soutiennent le gouvernement et le plan d'austérité, même s'ils souhaiteraient l'édulcorer. "Nous voulions plus mais nous allons continuer notre combat (...) pour soutenir ceux qui n'ont pas de voix", a déclaré le président du groupe PD à la Chambre, Dario Franceschini. "Ce n'est qu'un début. Notre objectif est de sauver le pays", a-t-il dit. Monti espère ne pas avoir à demander d'autres sacrifices aux Italiens Le chef du gouvernement italien Mario Monti a indiqué, avant-hier, espérer ne pas avoir à demander d'autres sacrifices aux Italiens tout en affirmant qu'il n'avait aucun doute sur le fait que l'Italie se sauvera de la crise. Cela sera-t-il le dernier plan de sacrifices ? Je l'espère, a-t-il déclaré devant les députés avant l'adoption formelle de son plan d'austérité qui ne fait pas de doutes alors que le gouvernement a remporté un vote de confiance sur ce plan à la mi-journée à une écrasante majorité. Cela dépendra de notre comportement à tous (...) de notre capacité à nous présenter unis et crédibles face aux marchés, a-t-il insisté. Saluant le sens des responsabilités du parlement, l'ex-commissaire européen a affiché sa confiance en assurant qu'il n'avait aucun doute sur le fait que l'Italie se sauvera. Une Italie avec des comptes publics en ordre qui fera entendre avec force sa voix en Europe, a-t-il poursuivi. M. Monti a répété que le pays, qui croule sous une dette colossale d'environ 1 900 milliards d'euros (soit environ 120% du PIB), n'avait pas d'autre choix. Il ne s'agit pas de continuer à vivre plus ou moins comme avant (...). Sans ces mesures, l'épargne des Italiens, le bien être acquis par plusieurs générations sont en péril. Le risque est énorme, a-t-il martelé. Selon M. Monti, la crédibilité de l'Italie sera d'autant plus forte si au-delà de la rigueur, le pays, qui est déjà entré en récession de l'aveu même du gouvernement, adopte des réformes structurelles pour relancer la croissance dont une réforme du marché du travail. Nous devons faire plus, nous le ferons, a-t-il assuré, promettant d'agir dans les prochaines semaines. En réponse à une remarque de son prédécesseur Silvio Berlusconi qui l'avait décrit la veille comme désespéré par la classe politique, M. Monti s'est dit plutôt plein d'espoir et de confiance. Monti s'aperçoit que ce pays est ingouvernable. Il a dû faire beaucoup de marches arrière, avait affirmé M. Berlusconi, à propos des amendements apportés par le gouvernement à son plan de rigueur. Quand j'ai lu que j'étais désespéré, je me suis senti un peu coupable parce que je ne suis absolument pas désespéré, a rétorqué M. Monti. Quand j'ai été un peu mieux réveillé j'ai réfléchi et j'ai pensé: il n'y a pas de raisons d'être désespéré, en ce qui me concerne, si je pense à nos institutions, au pays, a-t-il dit. Il s'est au contraire dit très satisfait du dialogue avec les formations politiques, y compris à travers de vives discussions, dans le cadre d'un processus qui a abouti à un plan de rigueur contenant des mesures qui plaisent en partie et déplaisent en partie mais constituent un équilibre.