La coopération économique entre l'Algérie et les Emirats arabes unis, particulièrement l'Emirat d'Abu Dhabi, est appelée à se renforcer dans les prochains mois. Les patrons émiratis ayant montrés un fort intérêt pour le marché algérien et ayant décidé de diversifier leurs investissements, se dirigent aujourd'hui vers l'agriculture et l'industrie tout en gardant un intérêt tout particulier pour les services. Il est à noter que cette coopération s'inscrit dans une stratégie globale, dont l'objectif est, pour l'Algérie, de promouvoir l'investissement arabe et ne pas dépendre des relations avec l'Occident, d'autant plus que les opérateurs européens se sont limités à l'investissement dans les hydrocarbures cela au moment où l'Algérie cherche à sortir de sa dépendance du pétrole. Et cela semble porter ses fruits. En attendant la réalisation des grands projets initiés par le groupe émiratis tel Emaar, et le groupe Moubadalate qui projette de réaliser une usine d'aluminium à Beni Saf avec un investissement de 5 milliards de dollars, c'est au tour d'un autre groupe, El Qudra, de venir prospecter les opportunités d'investissement en Algérie. Celui-ci entend réaliser divers projets dans différents domaines, notamment les services, l'agriculture, la pêche et l'industrie. C'est du moins ce qu'a annoncé hier le PDG de ce groupe, M. Salah Al Chamissi, lors de la rencontre ayant regroupé des hommes d'affaires émiratis algériens dans le cadre de la coopération entre la Chambre algérienne de commerce et d'industrie et son homologue d'Abu Dhabi. M. Al Chamissi qui est également président de la Chambre de commerce et d'industrie des pays du Golfe et celle des Emirats arabes unis a réaffirmé la volonté des hommes d'affaires émiratis à venir investir en Algérie. Une volonté renforcée par l'appui des deux chefs d'Etats, Cheikh Zaid Al Nehiane et M.Abdelaziz Bouteflika. Le patron d'El Qudra a souligné également que cette rencontre vient après celle tenue à Abu Dhabi, qui a permis aux deux chambres de commerce et d'industrie de signer 6 conventions de coopération dans plusieurs domaines, dont les relations professionnelles, la recherche scientifique et autres. La visite de la délégation des hommes d'affaires émiratis s'inscrit aussi, selon M. Al Chamissi, dans le cadre de la mise en œuvre de ces conventions et a pour objectif d'augmenter le seuil des échanges commerciaux entre les deux pays. Dans ce contexte, il a ajouté que l'investissement émirati en Algérie n'est plus limité au secteur des services mais st entre dans la phase de la diversité, puisque plusieurs projets d'investissement sont attendus dans les secteurs de l'industrie, l'agriculture, la pêche, l'énergie et autres. Néanmoins, il soulevé l'obstacle que pourrait constituer la lourdeur de l'impôt. Les Emiratis sont également intéressés par les privatisations. C'est ce qu'a indiqué le président de la Caci, M. Brahim Bendjaber. Celui-ci annoncera également que pas moins de 25 milliards de dollars d'investissements émiratis sont attendus dans les années à venir. Pour sa part, l'ambassadeur des Emirats arabes unis en Algérie a affirmé que plusieurs projets sont en lice pour développer l'investissement émirati en Algérie. Il évoquera, dans ce contexte, la réalisation de l'usine de production d'aluminium à Beni Saf avec un investissement de 5 milliards de dollars. Selon le directeur général de l'agence nationale du développement de l'investissement (Andi), ce projet produira 700 000 tonnes d'aluminium et contribuera de façon importante à l'augmentation du PIB. Il a indiqué qu'une rencontre a réuni les représentants de Mubadalate et de Sonatrach mardi dernier au siège de la compagnie nationale des hydrocarbures. Cette rencontre qui a duré plus de 3 heures avait pour objectif de trouver des solutions à certaines difficultés que Mubadalate pourrait rencontrer avant de se lancer dans la réalisation de ce projet, lequel permettra à l'Algérie de devenir l'un des premiers exportateurs d'aluminium au niveau mondial et assurera 2 500 emplois directs et 7000 autres indirectes. Le DG de l'Andi a également présenté aux hôtes de l'Algérie les différentes réformes engagées dans le cadre du développement de l'investissement. Il est à noter qu'entre 1999 à 2006, le niveau des échanges entre les Emirats arabes unis et l'Algérie étaient relativement faibles. Les importations en provenance des Émirats s'élève à un peu plus de 23,6 millions de dollars avec des exportations qui n'excèdent pas 899 000 dollars. Néanmoins, avec la réalisation de plusieurs projets attendus, ces échanges verront une augmentation significative.