L'ancien Premier ministre socialiste Ferenc Gyurcsany, des députés socialistes et des députés du parti Vert-gauche (LMP) ont été interpellés, avant-hier, par la police à Budapest, au cours d'une manifestation contre le régime Orban, puis remis en liberté au bout d'une heure. M. Gyurcsany, aujourd'hui député indépendant et président d'un nouveau parti DK (Coalition démocratique), avait été interpellé avec d'autres députés d'opposition et leurs sympathisants pendant une manifestation organisée par le LMP. Parmi les personnes interpellées figuraient aussi le président du Parti socialiste, Attila Mesterhazy, et une dizaine d'autres députés socialistes. Après avoir passé près d'une heure dans un commissariat de police, les députés d'opposition interpellés ont été remis en liberté sans faire l'objet de poursuites judiciaires, a indiqué Peter Szilagyi, député du LMP. On nous a gardés dans un couloir, puis ils nous ont remis en liberté, a déclaré aux journalistes Ferenc Gyurcsany. Bien que le rassemblement n'ait attiré qu'une centaine de personnes, plusieurs dizaines de manifestants s'étaient enchaînés devant les portes d'accès du parking du Parlement hongrois.Les députés et des sympathisants du parti d'opposition vert-gauche LMP avaient organisé cette manifestation à l'extérieur du Parlement contre le gouvernement du Premier ministre conservateur Viktor Orban, pour tenter de bloquer l'adoption de plusieurs lois, qualifiées de liberticides et d'antidémocratiques. Le 23 décembre, le Fidesz confortera son pouvoir, un jour avant Noël. Le gouvernement fera passer sournoisement des lois, dont chacune est une menace pour la démocratie, a indiqué Anna Kovacs, une porte-parole du LMP. Le 23 décembre sera la naissance du régime Orban, a-t-elle ajouté. Le LMP a appelé à un large rassemblement à 16H00 (15H00 GMT). Avant-hier, le Parlement, dominé par une majorité des deux tiers du parti au pouvoir, le Fidesz, doit débattre de plusieurs projets de loi: une nouvelle loi électorale, faite sur mesure pour le Fidesz, une loi sur la stabilité financière, qui nécessitera, pour toute modification fiscale, une majorité des deux tiers du Parlement, liant ainsi les mains d'un futur gouvernement. Cette dernière loi fera partie de la nouvelle Constitution qui entrera en vigueur le 1er janvier 2012. Le Fidesz devrait également faire passer un projet de loi qui augmentera l'influence du gouvernement sur la banque centrale, l'unique institution encore indépendante par rapport au gouvernement. Ces deux derniers projets de lois ont fait l'objet de critiques du président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, qui a demandé à Viktor Orban d'y renoncer pour reprendre des négociations entre le Fonds monétaire international (FMI), l'Union européenne (UE) et Budapest, ce que ce dernier a refusé la veille. La Hongrie, mise sous pression sur les marchés financiers à la suite de l'abaissement de la note de sa dette à long terme par deux agences d'évaluation financière, les agences américaines Moody's et Standard & Poor's, a dû lancer un appel au secours à l'UE et au FMI, alors que Viktor Orban boudait auparavant le FMI.