La direction générale du Groupe industriel et commercial des ciments et dérivés du centre (GIC-ERCC) organise, le 25 juin prochain, une cérémonie au siège de la wilaya de Djelfa à l'occasion de la signature du contrat de cession des actifs du projet de la cimenterie de Djelfa au profit de la société ASE Ciment Algérie, filiale du Groupe ASEC Egypt. Rappelons que le CPE a approuvé, après avoir reçu le feu vert du gouvernement en mars dernier, la cession des actifs du projet de la cimenterie de Djelfa et une série d'autres entreprises publiques. Pour ASE Ciment Algérie, c'est une première percée sur le marché algérien. Le groupe mère à savoir ASEC Egypt, s'est érigé une bonne réputation et a su s'imposer sur le marché égyptien, voire africain. La société ASEC Cement Company est classé 5e groupe cimentier en Egypte avec une capacité de production annuelle de 4 millions de tonnes de clinker. Contrôlée par ASEC Group, qui détient environ 68% du capital, la société est cotée à la Bourse du Caire et d'Alexandrie et capitalise environ 550 millions de dollars. ASEC Cement Company dispose de deux sites industriels à Helwan et El Minya. Ces sites produisent respectivement du ciment gris et du ciment blanc. Son chiffre d'affaires consolidé s'est élevé à 871 millions EGP avec un EBITDA de 351 millions EGP en 2004. ASEC Cement détient une part de 8,4% du marché domestique et exporte principalement vers l'Afrique, la région du Golfe et l'Europe. Il faut dire par ailleurs que pour le projet de la cimenterie de Djelfa, il a fallu plusieurs interventions et discussions pour qu'il puisse aboutir enfin. Des tractations par ci par là ont toujours réussi à avorter tout projet de partenariat. Espérons que cette fois-ci, l'opération ira jusqu'au bout. A retenir en tout état de cause que le marché du ciment en Algérie est très prometteur. Il est très important et demandeur. Il suscite depuis quelque temps l'engouement des investisseurs étrangers, intéressés à la fois par la reprise des cimenteries publiques proposées à la privatisation et par la construction de nouvelles unités. On se pose donc la question du pourquoi accorde-t-on autant d'intérêt aux cimenteries algériennes au détriment d'autres entreprises privatisables dans d'autres secteurs d'activité. Qu'est-ce qui motive autant les investisseurs étrangers à se ruer sur le marché algérien du ciment ? Les raisons sont, en fait, multiples. Mais une chose est sûre, les avantages qu'offre le marché algérien sont indéniables. En effet, le coût de production du ciment algérien est très compétitif à l'exportation. Le niveau des salaires est favorable à l'investissement avec des possibilités de recrutement local du personnel technique et autres travailleurs. Ajoutons à cela la compétitivité des prix du gaz, de l'électricité, du carburant, de l'eau, du téléphone et du transport des marchandises. Aussi, compte tenu de l'importance du plan de relance économique et des programmes futurs, les besoins nécessaires au marché algérien pourraient atteindre 25 millions de tonnes par an. Ce qui suppose effectivement, la nécessité de réaliser d'autres cimenteries. L'Algérie est située au centre du Maghreb, qui représente près de 100 millions de consommateurs, de même qu'elle est proche de l'Europe, dont les moyens, le marché et les besoins en ciment de grande qualité, sont très importants également.