Les prix du pétrole cherchait une direction, cette semaine, en cours d'échanges européens, dans un marché ténu à l'approche de la fin de l'année, partagé entre les tensions autour du détroit d'Ormuz et les inquiétudes sur la demande chinoise. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'échangeait à 107,79 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 22 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance prenait 27 cents à 99,92 dollars. Le marché restait volatil dans des volumes d'échanges peu étoffés en l'absence de nombreux opérateurs pour les fêtes de fin d'année. "Les volumes sont toujours en " mode vacances " et devraient rester particulièrement bas à l'approche d'un long week-end", a souligné Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix. Du côté de l'offre, l'affrontement verbal entre l'Iran et les Etats-Unis à propos des menaces de Téhéran de fermeture du détroit d'Ormuz, par où transitent entre un tiers et 40% du trafic maritime pétrolier mondial, avait tendance à porter les cours. Les deux pays ont haussé le ton ces dernières 48 heures après les menaces de Téhéran de fermer le détroit d'Ormuz, un canal stratégique pour le trafic pétrolier mondial, alors que les navires des deux pays paradent dans la région. "Les craintes géopolitiques et les incertitudes du côté de l'offre devraient augmenter le niveau de volatilité du marché, tandis que les tensions au Moyen-Orient (Irak, Iran, Syrie) pourraient ajouter à la prime de risque", a souligné Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital. Mais d'un autre côté, "la croissance de la demande ralentit sur les marchés émergents, tandis que le moral économique est déprimé", ajoute-t-il. A cet égard, la Chine, deuxième consommateur de pétrole dans le monde, montre de nouveaux signes de ralentissement de son économie, dépendante des exportations. L'activité manufacturière en Chine a, en effet, continué de se détériorer en décembre sous l'effet de la crise sur les marchés européen et américain, selon l'indice PMI des directeurs d'achat publié, vendredi, par la banque HSBC. L'indice définitif PMI s'élève à 48,7, après 47,7 le mois dernier, a annoncé la banque. Un chiffre supérieur à 50 indique une expansion, un chiffre inférieur à cette limite une contraction. Autre facteur qui a pesé sur les cours, les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE) publiés la veille ont montré une hausse inattendue des stocks de pétrole brut et de produits distillés.