Le groupe zougois Petroplus a débuté, hier, les manœuvres d'arrêt temporaire de sa raffinerie en France, qui n'est plus alimentée en brut depuis le gel d'une ligne de crédit il y a une semaine. Le baril Cressier (NE) devrait subir le même sort d'ici à la mi-janvier. "Les unités doivent être arrêtées les unes après les autres ce qui peut prendre jusqu'à vendredi", a fait savoir un délégué syndical de la raffinerie de Petit-Couronne. Au total, en comptant l'usine d'Anvers (Belgique), la production de trois raffineries sera interrompue en raison du défaut de liquidités de Petroplus. Le groupe a précisé vendredi que le redémarrage de ces sites dépendrait de "la disponibilité du crédit et des conditions économiques". Après leur arrêt, seules deux raffineries de Petroplus resteront en fonctionnement, celle de Coryton (Grande-Bretagne) et celle d'Ingolstadt (Allemagne). Négociations en cours Petroplus, groupe d'origine néerlandaise basé à Zoug, n'exerce que dans le raffinage, à la différence des majors comme Shell, Exxon et Total présents sur toute la chaîne pétrolière. Il emploie 2500 salariés en Europe répartis dans ses cinq raffineries qui représentent une capacité de traitement de 667'000 barils par jour. Le raffineur a indiqué vendredi que les négociations engagées avec ses banques allaient se poursuivre, en vue de débloquer l'argent nécessaire au fonctionnement du groupe qui s'est vu refuser l'accès à une ligne de crédit d'un milliard de dollars (940 millions de francs). Spectre de la faillite Le spectre de la faillite plane sur Petroplus si aucune solution durable n'est trouvée. Englué dans les chiffres rouges, le groupe opère sur un marché sinistré en raison des importantes surcapacités existant en Europe. Le site de Cressier emploie quelque 260 personnes et à peu près autant indirectement. L'arrêt de la raffinerie ne constitue pas une menace pour l'approvisionnement en Suisse. Elle ne produit que 25% environ en volume de tous les produits raffinés vendus.