Le président de la confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) Habib Yousfi a encore une fois vivement critiqué les banques et leur frilosité à financer les entreprises algériennes productives. Il affirme à ce propos que les PME sont pénalisées alors que leur développement dépend en grande partie de ressources financières aux mains des banques. Pour illustrer ses dires, il s'appuie sur les derniers chiffres sur le commerce extérieur qui ont vu la facture des importations exploser. " 40% de la facture représentant des biens de consommation sur les 47 milliards de dollars d'importation en 2011 a été financée par les banques ", a-t-il précisé. Plus grave, M. Yousfi considère que si la tendance actuelle est maintenue ", dans trois ans nos recettes vont complémentent disparaître ". Le président de la CGEA de s'interroger sur le pourquoi du blocage au niveau des banques pour financer les PME " alors qu'il n' y a aucun problème à financier les importations ", a-t-il déploré. Les statistiques que détient le président de la CGEA montrent que le volume des financements des banques aux importateurs est estimés à " 19 milliards de dollars, c'est-à-dire des crédits rentables pour elles ". Pour lui, le prétexte du principe de risque que brandissent ces banques pour ne pas accorder de crédits ne tient pas la route car dans ce genre de financement " il n' y a jamais de risque zéro ". Autre frein à l'évolution des PME, la lettre de crédit qui a été supprimée et a été à l'origine de la fermeture de plusieurs entreprises faute de matière première. " Cette loi a cassé la PME " a-t-il déclaré. Quant aux mesures prises par la dernière tripartite que M. Yousfi, a saluées mais qui restent insuffisantes à ses yeux. Il cite comme exemple le rééchelonnement des dettes des entreprises qui sera réglé " au cas par cas alors que la solution nécessite une décision politique ". Le président de la CGEA préconise pour sortir de cette léthargie qui caractérise l'entreprise algérienne d'organiser un débat sur la stratégie à adopter en vue de développer et d'aider les PME. A propos justement de la mise à niveau, il estime que l'opération n'a pas donné les résultats escomptés et le problème doit être pris en charge par le ministère concerné car des problèmes liés au financement et à l'environnement de l'entreprise se posent encore. Interrogé sur la dépréciation du dinar, M.Yousfi a souligné que cette mesure " pourrait freiner les importations certes mais les entreprises seront pénalisées car elles seront confrontées aux problèmes des intrants qui seront achetés plus cher ". Enfin, le président de la CGEA a annoncé la création prochainement d'un conseil consultatif de fiscalité qui aura à se pencher sur la hausse des taxes, notamment.