Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, le président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Habib Yousfi, trouve que la facture des importations qui a atteint les 46,45 milliards de dollars en 2011 – en augmentation de plus de 14%, précise-t-il – est un phénomène extrêmement dangereux, dans la mesure, explique-t-il, où cette facture conditionne nos possibilités futures de développement. Il est nécessaire, estime-t-il, de faire un retour global sur la nature des importations. Cela exige une nouvelle vision en matière de production au plan interne, en conclut-il. Il y a, fait-il constater, pratiquement près de 7 milliards de dollars d'importation de produits non alimentaires. C'est un fait extrêmement important, dit-il, et les autorités devraient se pencher sur cet aspect du problème pour réduire la facture globale des importations. Autre élément important dans ces importations, selon Habib Yousfi, il s'agit des demi-produits ou des intrants pour plus de dix milliards de dollars. Il faut sérier, souligne-t-il, ce qu'on désigne par demi-produits ou par intrants et voir comment booster les entreprises aux fins d'augmenter la production nationale de ces intrants. Troisième élément, fait-il remarquer : ces financements sont soit des crédits soit du cash. Il fait observer que presque 51% de l'ensemble de la facture est payé par cash, c'est à dire 23,75 milliards de dollars. Il trouve cela inquiétant. Dans ces importations, le concours bancaire, ajoute-t-il, s'élève à 40,9 % de cette facture, soit quelque 19 milliards de dollars. Dans quelle mesure, s'interroge-t-il, les banques doivent financer la production nationale au lieu des importations ? Il faut venir en aide aux PME, estime-t-il. Habib Yousfi trouve que le crédit documentaire a cassé la dynamique des PME. A propos de la mise à niveau des PME, le président de la CGEA estime qu'elle n'avance pas.