A la quatrième séance consacrée au débat autour du programme du gouvernement, de nombreux députés ont insisté sur la nécessité de lutter contre les fléaux sociaux comme la drogue, la criminalité et la corruption, en déterminant les causes et en imposant de lourdes peines contre les auteurs de délits liés à ces fléaux. Ils ont évoqué aussi le 1er chapitre du programme portant sur la bonne gouvernance, dont la modernisation de l'administration et la réforme de la justice ainsi que les ressources humaines . A ce titre , des intervenants ont proposé comme priorité fondamentale la mise en place de programmes de formation dans tous les secteurs. En outre , des député ont appelé à la mise en place de mécanismes à même de lutter efficacement contre le blanchiment et le détournement d'argent, de revoir la politique de soutien agricole et de réduire à une année le service militaire. D'autres députés sont, en revanche, revenus sur la situation sécuritaire avec le phénomène du banditisme apparu après les années de terrorisme, notamment les agressions en plein public et le kidnapping des enfants. M. Mohamed Echikh, député indépendant, a relevé l'importance de la formation dans le secteur de la justice afin de permettre aux magistrats algériens de s'adapter aux différentes questions et également la prise en charges des besoins des citoyens, surtout en ce qui concerne le traitement des affaires ; d'ailleurs, plusieurs députés ont repris les critiques de chef de l'Etat concernant le retard enregistré à ce niveau . M. Naâmane Laouar, du MSP, a relevé la nécessité de promouvoir et renforcer tous les secteurs en relation avec le développement humain, dont l'éducation, du fait que cette dernière connaît une "instabilité dans le programme, la méthodologie et également dans les manuels scolaires qui changent d'une année à une autre. Il a ajouté que le programme du gouvernement a délaissé le véritable développement qui doit viser, selon lui, le professeur et l'étudiant. Par ailleurs , un député a proposé de relever le SNMG à 20 000 dinars par mois et d'augmenter la bourse scolaire pour relever le pouvoir d'achat du citoyen et cela en fonction de l'embellie financière sans précédent connaît l'Algérie. Pour sa part, M. Rakas Djemaa, du RND, a suggéré la mise en place d'une institution de contrôle des projets de développement. Le député du RCD, M. Boubekeur Derguini, a, quant à lui, basé son intervention sur les secteurs de l'agriculture et de l'habitat, considérant que le gouvernement n'a pas pris suffisamment de temps pour trouver des solutions à même de relancer le développement de ces secteurs. Il a indiqué que des "lacunes" sont relevées à chaque application des politiques de développement agricole, constatant un "manque de coopération" entre les directions gérants ce secteur ce qui, selon lui, "freine l'exécution des programmes tracés". Concernant l'habitat, il a appelé au "changement" de la politique de distribution de logements sociaux et au rejet de ses critères de sélection "qui ne permettent pas de faire bénéficier les citoyens de logements notamment ruraux". D'autre députés ont souligné la nécessaire contribution du programme du gouvernement au "développement global" sur les plans économique, social et éducatif. Tout en relevant l'intérêt particulier à accorder aux secteurs de l'agriculture, de l'investissement et du Tourisme pour la création de richesses et d'emplois. M. Miloud Chikhi, du RND, qui est revenu sur la réalité des zones rurales a souligné la nécessité de convaincre les citoyens qui ont abandonné leurs terres pour des raisons sécuritaires d'y retourner tout en leurs offrant des garanties et des avantages à travers le programme de développement rural. Des parlementaires ont indiqué que le développement passe par la promotion du monde de l'emploi et le "renforcement du front social à travers la prise en charge des besoins quotidiens du citoyen, notamment en matière de santé, d'éducation, de logement et de justice". M. Abdelhamid Sahli du FLN, a, de son côté, mis en exergue "la dimension humaine" du programme élaboré par le nouveau gouvernement, insistant sur la necessaire consolidation de la décentralisation, avant d'appeler le gouvernement "à créer de nouvelles wilayas à la faveur d'un nouveau découpage administratif". L'urgence de réfléchir à l'étape post-pétrole a été mise en exergue par Mohamed Bouras du RND, Amine Allouche et Kamel karkaoui du MSP qui ont souligné la nécessité de prévoir des alternatives à cette source de richesse, à l'instar du tourisme et des énergies renouvelables. Hier, les députés ont axé leurs interventions, au troisième jour de débat autour du projet de programme du gouvernement, sur les problèmes ayant trait au développement local, notamment dans les régions du Sud et des Hauts-Plateaux. Evoquant la question du chômage, qui touche notamment les universitaires, les intervenants de différents partis politiques ont appelé le gouvernement à revoir "sa politique de l'emploi", afin de limiter, entre autres, le nombre de "harraga" (l'émigration clandestine). La député du Parti des travailleurs (PT), Mme Karima Benassib, a estimé, de son côté, que le chômage est "l'un des facteurs majeurs qui a poussé la jeunesse à boycotter les urnes le jour des élections législatives" d'où, a-t-elle souligné, l'importance de la réouverture des entreprises publiques pour réduire le taux du chômage et l'émigration clandestine. Mme Benassib a appelé également le gouvernement à la révision de l'allocation du chômage, un avis soutenu par le député du Mouvement pour la société de la paix (MSP), M. Mohamed Djellad qui a proposé la revalorisation de l'allocation du chômage à 6.000 dinars, au lieu de 3.000 dinars, ainsi que la révision de l'allocation de la femme au foyer. Pou sa part, le député du Rassemblement national démocratique (RND), M. Farouk Ikhlef, a exhorté le gouvernement à se pencher "sérieusement" sur l'après-pétrole, l'appelant ainsi à donner plus d'importance au secteur du tourisme et à l'agriculture. Par ailleurs, le député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), M. Tarik Mira, a estimé que "le rétablissement de l'autorité de l'Etat, indispensable pour le bon fonctionnement des institutions, de la sécurité des biens et des personnes, ne doit pas être en contradiction avec une société civile puissante, agissante et autonome".