France Télécom et son partenaire MEP ont vendu leur filiale de téléphonie mobile en Autriche au groupe de télécommunications de Hongkong Hutchison Whampoa pour 1,3 milliard d'euros, ont annoncé, hier, dans des communiqués distincts Hutchison et le groupe français. France Télécom détenait 35% du capital de la société autrichienne Orange-Autriche ("One") tandis que son partenaire Mid Europa Partners (MEP) possédait les 65% restants. Le groupe français avait annoncé en juillet son intention de se désengager de ses filiales en Autriche, en Suisse et au Portugal. L'accord valorise la société autrichienne à environ 1,3 milliard d'euros, ce qui "devrait permettre à France Télécom-Orange de recevoir près de 70 millions d'euros pour la vente de sa participation", a précisé le groupe français dans son communiqué. "La valorisation de l'actif autrichien comprend beaucoup de dettes, en l'occurrence 1,1 milliard d'euros. Il reste ainsi à peu près 200 millions d'euros de capital, dont on retirera donc 35%", a précisé un porte-parole de l'entreprise. Le groupe de télécommunications Hutchison Whampoa exploite déjà en Autriche le plus petit des opérateurs de télécommunications. Pour des raisons d'éventuelle position dominante sur le marché, l'accord prévoit que la marque à bas prix d'Orange ("Yesss!"), ainsi que des fréquences et des émetteurs, soient immédiatement cédés par Hutchison Whampoa pour 390 millions d'euros au principal opérateur autrichien, A1, filiale de Telekom Austria. Ces opérations, qui doivent encore être avalisées par les autorités de régulation et de concurrence, devraient être finalisées mi-2012, a indiqué Orange. Orange Autriche, qui emploie près de 800 personnes, a réalisé un chiffre d'affaires proche de 500 millions d'euros en 2011 et comptait 2,3 millions de clients en fin d'année dernière. Dorénavant, il n'existe plus en Autriche que trois opérateurs de téléphonie mobile: Telekom Austria (A1) avec 41,2% de parts de marché, Deutsche Telekom (T-Mobile Austria, 30,9%) et "3", qui détenait jusqu'à présent 9,5% de parts de marché et qui va maintenant passer à plus de 20%. France Télécom, qui avait déjà vendu pour 1,6 milliard d'euros sa filiale helvétique Orange-Suisse au fonds d'investissement Apax Partners, poursuit ainsi sa stratégie de cession d'actifs non-stratégiques en Europe. Après l'Europe, l'opérateur français va s'atteler à une rationalisation de ses actifs au Moyen-Orient et en Afrique et doit annoncer prochainement ses projets de cession. France Télécom, qui vient de dépenser 891 millions d'euros pour les fréquences basses de téléphonie mobile de quatrième génération (4G) en France, entend y concentrer une partie de ses efforts et notamment développer les offres convergentes (mobile+fixe+internet) ainsi que s'engager massivement dans la téléphonie mobile "low cost". L'objectif du groupe, détenu à 26% par l'Etat, est également d'alléger le poids de son endettement (environ 30 milliards d'euros).