Le géant gazier russe Gazprom a indiqué, avant-hier soir, avoir augmenté ses livraisons de gaz à l'Europe en raison de la récente vague de froid, alors que des opérateurs européens ont fait état d'une baisse des livraisons russes. "En raison de l'hiver très rude en Russie et en Europe, notre compagnie a augmenté au maximum les livraisons de gaz non seulement vers l'Europe mais aussi vers (...) le Bélarus et l'Ukraine", a indiqué le patron de Gazprom Export, Alexandre Medvedev, cité par les agences russes. Il a relevé cependant que sa société avait constaté une hausse de la consommation de gaz en Ukraine, particulièrement touché par la vague de froid et principal pays de transit du gaz russe vers l'Europe. La société autrichienne OMV a annoncé avoir "enregistré une réduction de 30% des livraisons" russes à sa plate-forme de distribution de Baumgarten, par où transitent environ un tiers des exportations de gaz russe vers l'Europe occidentale. Les stocks sont cependant élevés grâce à un début d'hiver particulièrement doux. La société gazière ukrainienne Naftogaz a pour sa part démenti puisé dans le gaz destiné à l'Europe transitant sur son territoire. Des conflits gaziers entre la Russie et l'Ukraine ont par le passé conduit à des baisses de l'approvisionnement de l'Europe en gaz russe. L'UE veut s'associer aux négociations russo-ukrainiennes Le commissaire européen à l'Energie Günther Oettinger a réaffirmé que l'Union européenne voulait prendre part aux négociations gazières entre la Russie et l'Ukraine, a annoncé cette semaine une porte-parole de l'exécutif communautaire. "M. Oettinger a récemment déclaré par téléphone au ministre ukrainien de l'Energie Iouri Boïko que si l'Ukraine et la Russie l'acceptaient, l'Union européenne pourrait constituer à tout moment la troisième partie aux consultations sur le transit gazier", a indiqué l'interlocutrice de l'agence. Elle a rappelé que fin décembre 2011, le commissaire Oettinger avait adressé à M. Boïko et à son homologue russe Sergueï Chmatko des lettres invitant Kiev et Moscou à autoriser la Commission européenne à se joindre aux négociations. Selon des sources diplomatiques, la partie ukrainienne a répondu par l'affirmative, la Russie n'a pas encore donné sa réponse. Depuis près de 18 mois, Kiev cherche à faire baisser le prix du gaz qu'il achète à la Russie. Moscou accepte de réduire ce prix, mais à condition de pouvoir contrôler les gazoducs ukrainiens. Les deux parties n'excluent pas que les négociations puissent aboutir à la mise en place d'un consortium chargé de gérer ces gazoducs, mais le format de cette coentreprise n'est pas encore défini.