Les électeurs du Turkménistan ont commencé à voter, hier, à la présidentielle qui devrait être remportée par l'autoritaire chef de l'Etat sortant, Gourbangouly Berdymoukhamedov, dans ce pays d'Asie centrale l'un des plus fermés au monde et sans réelle opposition. Près de trois millions d'électeurs sont appelés à se rendre aux urnes dans cette ancienne république soviétique de quelque cinq millions d'habitants, riche en ressources énergétiques. Sept candidats sont opposés au président sortant, parmi lesquels deux ses ministres, Iarmoukhammet Orazgoulyev (Energie) et Annagueldi Iazmyradov (Eau). Les autres prétendants sont deux responsables d'entreprises énergétiques d'Etat, Kakagueldi Abdyllaïev et Gourbanmammet Mollanyazov, le patron d'une usine de coton, Saparmyrat Batyrov, un gouverneur régional adjoint, Redjep Bazarov, et le dirigeant d'une société de construction, Essendoury Gaïypov. Ces candidats dits indépendants et aux programmes électoraux très ressemblants sont largement considérés comme des figurants, le président du Turkménistan -- qui est aussi Premier ministre -- contrôlant tous les leviers du pouvoir. En l'absence de concurrence politique, l'OSCE a renoncé à envoyer une mission d'observateurs à cette élection dont les résultats seront annoncés le 15 février Grand favori du scrutin, M. Berdymoukhamedov est arrivé au pouvoir après le décès en 2006 de son excentrique prédécesseur Saparmourat Niazov. Il avait été élu en février 2007 avec 89% des voix. Le président turkmène a récemment promis des réformes politiques permettant notamment la création de partis d'opposition et de médias indépendants. Il a signé en janvier une loi mettant fin au monopole du Parti démocratique, créé en 1991 sur les cendres du PC soviétique. Officiellement, le système du parti unique a bien été supprimé, mais aucun mouvement d'opposition n'a été autorisé pour autant, déplore l'organisation Reporters sans Frontières (RSF) dans un communiqué publié samedi. Gourbangouly Berdymoukhamedov, dont le régime est régulièrement critiqué par les organisations de défense des droits de l'homme, est revenu sur les aspects les plus fantasques du régime de son prédécesseur basé sur un culte délirant de sa personnalité. S'il cultive un discours réformateur depuis son accession au pouvoir, rien n'a réellement changé dans l'un des pays les plus répressifs et les plus fermés de la planète, ajoute RSF.