Les Turkmènes avaient “peur” pour leur avenir, au lendemain de l'annonce de la mort du président Saparmourat Niazov et en l'absence d'un successeur désigné, tandis que l'opposition a annoncé son retour d'exil dans ce pays d'Asie centrale riche en hydrocarbures. Car l'autoritaire président Niazov n'a pas désigné de successeur. Et rares sont les Turkmènes à pouvoir s'imaginer sans celui qui s'était fait nommer président à vie en 1999 et qui avait imposé le culte de sa personnalité. Ils redoutent aussi les luttes pour le pouvoir dans cette ex-République soviétique d'Asie centrale, gorgée de gaz naturel et située sur la rive orientale du paradis énergétique qu'est la mer Caspienne. La presse russe s'inquiétait, notamment hier, de la remise en cause de l'exclusivité des contrats du géant Gazprom pour les livraisons de gaz turkmène en Europe, qui représentent une part non négligeable de ses exportations. “Une lutte acharnée pour le pouvoir est ouverte au Turkménistan, mais c'est aussi une nouvelle étape de la lutte entre la Russie, la Chine et l'Union européenne pour le gaz turkmène”, souligne le journal Kommersant. “Il y aura plein de volontaires pour influencer le choix d'un nouveau dirigeant turkmène”, prédit le quotidien Izvestia, ajoutant que l'Union européenne chercherait à obtenir du gaz turkmène “en contournant la Russie”. Les premiers signes d'une bataille de succession sont apparus avec la nomination comme président par intérim de Gourbangouly Berdymoukhammedov, jusque-là vice-Premier ministre.