Restaurer les stocks européens de cabillauds, églefins, harengs et merlans victimes de la surpêche, en assurant une exploitation durable de ces espèces, permettrait de créer 83 000 emplois dans l'UE, selon une étude publiée cette semaine par une ONG britannique. La restauration de 43 stocks européens au niveau de leur rendement maximal durable générerait 3,53 millions de tonnes de débarquements supplémentaires chaque année d'une valeur de 3,2 milliards d'euros, dont 1,8 milliard d'euros pour l'UE, indique la New economics foundation (NEF). Ce gain pourrait soutenir 100.790 nouveaux emplois, dont environ 83 000 pour l'Union européenne des 27 Etats membres, ajoute la NEF en notant que cela représente une augmentation de 31% par rapport au nombre actuel d'emplois dans le secteur de la pêche de l'UE. La restauration du niveau de rendement maximal durable (RMD) correspond au maximum de captures que l'on peut effectuer dans un stock de poissons sur une période infinie sans affecter le processus de reproduction. Des captures plus importantes signifient que l'on prélève du stock un nombre de poissons supérieur à celui pouvant être renouvelé et donc que la taille du stock diminue. Les stocks de poissons les plus touchés par la surpêche sont le cabillaud qui perd, selon les chiffres de la NEf, 970 000 tonnes par an, le hareng (854 000 tonnes/an), le merlan (834 000 T/an) et l'églefin (378.000 T/an). La restauration des 43 stocks européens étudiés par les experts de ce centre de recherche et d'analyse britannique permettrait de répondre à la demande annuelle en poisson pour près de 160 millions de citoyens de l'UE. Concernant la France, ils ont calculé que la consommation annuelle de poisson de 6,5 millions de Français pourrait être couverte simplement par la part de la France dans la restauration de ces stocks de poissons. L'industrie pourrait ainsi embaucher 22% de personnes supplémentaires en France et plus de 206 millions d'euros pourraient être investis dans les communautés côtières chaque année. Cela représente près de sept fois les subsides que perçoit la France tous les ans, précisément pour atténuer les coûts de la surpêche, note la NEF. Les politiques ont tout à fait la possibilité de restaurer les stocks halieutiques de l'UE dont 72% sont surexploités actuellement, et dans le climat économique actuel, les enjeux sont plus importants que jamais, a souligné Rupert Crilly, auteur du rapport et chercheur en économie de l'environnement pour la NEF. Signature d'un nouvel accord de pêche entre la Guinée-Bissau et l'UE La Guinée-bissau et l'Union européenne (UE) ont signé un nouveau protocole de partenariat qui autorise principalement les pêcheurs français, portugais et espagnols à venir pêcher dans les eaux territoriales du pays, indique, samedi dernier, un communiqué officiel signé conjointement. Le nouveau protocole, en discussion depuis mars dernier, aura une durée de trois ans et remplace celui en vigueur qui se termine le 15 juin prochain, selon ce communiqué. " La Guinée-bissau va permettre aux pays membres de l'UE, France, Portugal et Espagne principalement, de pêcher dans ses eaux territoriales du poisson, des céphalopodes, des crevettes et du thon", précise le texte. En contrepartie, l'UE va verser à Bissau une compensation financière annuelle de 9,2 millions d'euros, au lieu de 7,5 millions d'euros actuellement. "Ce montant comprend également une contribution spécifique d'environ 3 millions d'euros pour appuyer la politique de pêche en Guinée-bissau".