La moitié des bureaux de vote pour l'élection présidentielle à Aden, principale ville du Sud du Yémen, ont été fermés, hier, à la suite d'attaques de séparatistes sudistes, a indiqué un responsable gouvernemental. La moitié des bureaux de vote à Aden ont été fermés après avoir été envahis par des hommes armés du Mouvement sudiste, qui a appelé au boycottage du scrutin et à la désobéissance civile, a déclaré le responsable sous couvert d'anonymat. Dix des 20 bureaux de vote d'Aden ont été fermés, selon lui. Des témoins ont indiqué avoir vu des militaires quitter les alentours des bureaux de vote où ils étaient en faction pour assurer la sécurité du scrutin. Ce retrait a fait suite à la prise de contrôle de ces bureaux par des hommes armés, qui ont réquisitionné les urnes qui s'y trouvaient, a-t-on ajouté. Des tirs résonnaient par intermittence dans différents quartiers d'Aden, ont indiqué des habitants. Un militant des Jeunes de la révolution, qui a animé le mouvement de contestation du régime depuis janvier 2011, a accusé les forces gouvernementales de complicité dans les attaques séparatistes. Il y a eu une complicité de la part de l'armée et des forces de sécurité dans la prise des bureaux de vote par des éléments du Mouvement sudiste, a déclaré Khaled Haydan. En outre, la baronne Emma Nicholson, membre de la Chambre des Lords britannique, actuellement au Yémen pour le scrutin, est sortie indemne d'une attaque par des séparatistes contre un bureau de vote à Crater, un quartier d'Aden, a indiqué un responsable des services de sécurité. Un soldat a été blessé et un véhicule de la police endommagé dans l'attaque, a-t-il ajouté. Les déplacements à Aden de la baronne Emma Nicholson étaient entourés de strictes mesures de sécurité. Le Mouvement sudiste, un groupe autonomiste, a appelé au boycottage du scrutin. Mais l'aile radicale de ce mouvement, souhaitant que le Yémen du Sud redevienne le pays indépendant qu'il était avant sa fusion avec le Nord en 1990, a proclamé, hier, journée de désobéissance civile. L'élection présidentielle, avec pour seul candidat le vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi, est également boycottée par les rebelles chiites du Nord. Quatre morts dans des violences électorales Quatre personnes, dont un enfant, ont été tuées et plusieurs autres blessées dans des violences électorales, hier, jour de la présidentielle, dans le Sud et le Sud-est du Yémen, selon différentes sources. A Aden, la principale ville du Sud, un enfant de 10 ans a été tué par une balle perdue lors d'échanges de tirs entre forces de l'ordre et séparatistes sudistes qui veulent perturber le scrutin, ont affirmé des habitants. Un policier a été tué dans d'autres échanges de tirs à Aden, a indiqué une source au sein des services de sécurité, ajoutant que des militants séparatistes s'en sont pris à des bureaux de vote, incendiant des urnes et des bulletins de vote. Dans le Sud et le Sud-Est, les opérations de vote étaient sérieusement perturbées par les violences, selon des sources locales. C'est notamment le cas à Daleh et Lahaj, ainsi qu'à Moukalla. Les habitants des localités où se trouvent de nombreux éléments présumés d'Al-Qaïda, comme Zinjibar, capitale de la province d'Abyane, ne participent pas aux opérations de vote en raison de la faible présence des forces de sécurité, selon d'autres sources locales.