Les bureaux de vote ont été ouverts, hier à 07H00 heure locale (07H00 GMT) pour la présidentielle de 2012 en République de la Guinée-Bissau. Selon la Commission électorale nationale de la Guinée-Bissau, plus de 500 mille électeurs inscrits sur les listes électorales vont déposer leurs bulletins de vote dans 27 lieux de vote où sont repartis les 2 686 bureaux de vote. Les militaires et les paramilitaires ont déjà voté le 15 mars afin d'assurer l'ordre d'aujourd'hui. Tout le processus de vote est sous la surveillance des observateurs internationaux, surtout ceux de l'Union européenne, de l'Union africaine et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Les électeurs bissau-guinéens vont choisir leur futur président parmi les 9 candidats, dont l'ancien Premier ministre Carlos Gomes Junior et l'ancien président bissau-guinéen Koumba Yala, le dernier a été destitué par un coup d'Etat en 2003. Le peuple bissau-guinéen vont désigner le successeur de l'ancien président Malam Bacai Sanha, décédé du diabète le 9 janvier cette année à Paris. Il avait été élu à la tête de ce petit pays d'Afrique de l'Ouest en juillet 2009, en remplacement Joao Bernardo Vieira, assassiné en mars 2009. Tous les bureaux de vote doivent fermer à 17H00 heure locale (17H00 GMT), mais peuvent rester ouverts jusqu'à ce que tous les électeurs présents auront voté. Suite à la fermeture des bureaux de vote, le personnel électoral va procéder au compange des votes. La Cedeao souhaite que la présidentielle se déroule dans un climat apaisé L'ex-chef d'état intérimaire du Niger et chef de la mission des observateurs de la Cedeao, Salou Djibo, a exprimé le vœu, avant-hier, à la veille du scrutin présidentiel en Guinée-Bissau, de voir un "climat apaisé" lors du vote d'hier. "Je saisis cette occasion pour lancer un vibrant appel au peuple bissau-guinéen afin qu'il veille à ce que ce scrutin se déroule dans un climat apaisé de liberté, de transparence, et de crédibilité", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Bissau. Selon lui, ce scrutin présidentiel anticipé du 18 mars constitue un test pour la consolidation de la gouvernance démocratique pour la reconstruction et la cohésion nationales. "J'exhorte les candidats, les leaders des partis politiques, tout comme les militants et sympathisants des partis à veiller, à tout moment, au respect de l'ordre et de la discipline, vers la maturité politique du pays", a-t-il martelé. La Cedeao, a-t-il poursuivi, sera présente aux côtés des observateurs afin que l'expression libre du scrutin soit conduite dans les conditions de crédibilités et de transparence. 150 observateurs de la Cedeao, de l'Union africaine et de l' Union européenne sont présents en Guinée-Bissau pour le scrutin présidentiel du 18 mars. Koumba Yala déclare ne jamais accepter les élections truquées Le leader du Parti de la rénovation sociale (PRS), l'ancien président bissau-guinéen (2000-2003) Koumba Yala Kobdé Nhanca, a déclaré, avant-hier, que son parti "n'acceptera jamais les élections truquées". Lors d'une rencontre avec la presse à Bissau à la veille du scrutin présidentiel, il a indiqué que fabriquer les résultats mène à un conflit. "Dès le début du processus électoral, le principe de la transparence n'a pas été respecté par le gouvernement de Carlos Gomes Junior, qui a fait exprès pour ne pas faire un recensement des électeurs", a-t-il martelé. Si jamais il y a fraude, il y aura purement et simplement annulation du scrutin présidentiel, a-t-il déclaré. "Si je gagne les élections, a-t-il poursuivi, ma priorité sera la paix, la stabilité avec les pays voisins et du monde entier". L'ancien chef d'Etat s'est dit "persuadé" que le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) qui compte quatre candidats en son sein "ne pourra jamais remporter ce scrutin, car les voix seront dispersées entre Carlos Gomes Junior, Manuel Sherifo Nhamadjo, Baciro Dja et le colonel Afonso Té du PRID". Koumba Yala a affirmé qu'il est d'accord avec la mise en oeuvre du projet de réforme au sein des forces de sécurité et de défense. "Je suis contre la réforme des formes armées qui consistera à exclure purement et simplement les militaires de l'armée sans pour autant leur assurer un avenir meilleur", a-t-il ajouté , avant de souligner la nécessité d'instrumentaliser les militaires. Selon lui, le gouvernement de Carlos Gomes Junior veut, à dessein, chasser les Balantes (ethnie de Koumba Yala) de l'armée alors qu'ils ont été les plus nombreux dans les rangs du PAIGC durant la guerre de libération nationale. Le scrutin présidentiel anticipé du 18 mars est un test pour la consolidation de la gouvernance démocratique pour la reconstruction et la cohésion nationales.