La production industrielle au Japon a baissé de 1,2% en février sur un mois, à cause d'un repli de la fabrication de téléphones portables, de voitures et d'écrans cristaux liquides grand format, a annoncé le ministère de l'Economie. Elle avait à l'inverse augmenté de 3,8% en décembre et de 1,9% en janvier, profitant d'un certain rebond après les difficultés d'approvisionnement enregistrées par les firmes de l'automobile et de l'électronique à cause des inondations en Thaïlande de la fin de l'été. Cette baisse du mois de février a pris par surprise les économistes qui s'attendaient plutôt à une nouvelle progression, d'autant que les enquêtes officielles réalisées le mois dernier auprès des professionnels avaient indiqué un certain optimisme. La perspective d'un rebond de l'économie mondiale, à la faveur de l'apaisement des craintes pour la dette européenne, laissait aussi espérer un meilleur résultat. Sur un an, la production industrielle a toutefois dépassé en février de 1,5% celle du même mois de l'an passé, a précisé le ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (Meti). Ces douze derniers mois, elle a dû affronter de nombreux vents contraires, comme les conséquences du séisme du 11 mars 2011 dans le Tohoku (nord-est) qui a désorganisé la logistique et la fourniture de pièces détachées, les hésitations de la croissance mondiale et la cherté du yen pénalisant les produits "Made in Japan" à l'étranger. Sur un mois, les livraisons ont progressé de 1,1% en février et les stocks ont quasi stagné (+0,1%). Les professionnels interrogés par le Meti continuent toutefois de penser que le mois de mars verrait une reprise, s'attendant à une hausse de la production de 2,6% sur un mois, bien qu'ils évoquent un ralentissement de ce rebond par la suite, avec un gain de seulement 0,7% en avril. L'industrie de l'archipel pourrait continuer de profiter du meilleur climat des affaires aux Etats-Unis, le deuxième partenaire commercial du Japon après la Chine. Les dépenses supplémentaires votées par le Parlement nippon pour soutenir la reconstruction du Tohoku dévasté par le séisme et le tsunami du 11 mars devraient aussi encourager l'activité intérieure. Le produit intérieur brut de la troisième puissance économique mondiale s'est contracté au quatrième trimestre 2011 mais ces différents facteurs font espérer aux autorités de meilleurs développements en ce début d'année 2012. Le taux de chômage recule à 4,5% en février Le taux de chômage au Japon a reculé à 4,5% en février contre 4,6% en janvier, a annoncé le ministère des Affaires intérieures. En février, on recensait 2,89 millions de chômeurs au Japon pour une population au travail en repli de 0,6% à 62,26 millions d'individus. Le marché du travail s'est détendu pour le neuvième mois consécutif: on comptait en février 75 offres d'emplois pour 100 demandes dans l'archipel, contre 73 en janvier, a indiqué de son côté le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales. Le taux de chômage continue d'évoluer à son plus bas niveau depuis trois ans, malgré la catastrophe naturelle du 11 mars 2011 qui a endommagé des usines et contraint de nombreuses entreprises à mettre la clé sous la porte, privant d'emploi de nombreux habitants de la région dévastée du Tohoku (nord-est). La cherté de la devise japonaise ces derniers mois a par ailleurs poussé nombre d'entreprises nippones à privilégier les extensions d'activités et créations emplois à l'étranger, parfois en réduisant la voilure dans l'archipel. Des analystes soulignent que le taux de chômage officiel n'est pas complètement révélateur des mouvements à l'œuvre sur le marché du travail. Ils mettent en exergue le fait que de nombreux demandeurs d'emplois, découragés, renoncent à chercher, ce qui les fait sortir des statistiques. Le chômage avait atteint un record de 5,7% au Japon pendant la récession de 2008-2009, avant de reculer. La consommation des ménages monte de 2,3% en février sur un an La consommation et l'emploi ont donné de nouveaux signes encourageants au Japon en février, mais une déflation lancinante et un tassement de la production industrielle ont souligné la fragilité de la reprise. Les ménages nippons ont dépensé 2,3% de plus qu'au mois de février précédent, la plus forte hausse enregistrée depuis le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 qui ont dévasté la région du Tohoku (nord-est), a annoncé le gouvernement. Cette catastrophe, doublée d'un accident nucléaire à Fukushima, avait plongé dans l'angoisse une population hésitant dès lors à ouvrir son porte-monnaie, d'autant que les revenus des salariés s'effritaient. Mais le retour progressif à la normale dans l'archipel, malgré une situation toujours difficile dans le Tohoku, a poussé vers les magasins des Nippons bénéficiant de progressions de salaires. Les achats de produits électroménager (+53,2% sur un an) et de véhicules motorisés (+23,4%) en ont bénéficié. Une consommation solide est essentielle pour la reprise de la troisième puissance économique mondiale, dont le produit intérieur brut s'est contracté entre octobre et décembre et pendant la majeure partie de 2011. Tablant sur un rebond au début 2012, les autorités de l'archipel ne peuvent s'appuyer sur les exportations, ancien moteur de la croissance souffrant d'une conjoncture mondiale incertaine, de la cherté du yen et des difficultés des géants nippons de l'électronique.