Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 1,4 million de patients sont infectés chaque année dans les hôpitaux. Entre 5 et 10% des patients pour les pays industrialisés, et plus de 25% pour les pays en voie de développement. L'hygiène dans les hôpitaux, notamment l'hygiène des mains, est une nécessité pour la protection et la santé du malade. En Algérie, les établissements de soins sont concernés par ce fléau, puisque 47 % du personnel médical et paramédical ne se lavent pas ou ne se lavent pas correctement les mains avant un acte médical à l'hôpital. Ce geste élémentaire nous interpelle quant à l'état de l'hygiène hospitalière dans notre pays. Le débat a été animé, hier, autour de cette question éminente par le secteur sanitaire d'El Harrach qui organise les premières journées d'hygiène hospitalière. Cette structure a lancé, depuis 2004, une formation en matière d'hygiène hospitalière et cela à l'intention de tous les personnels concernés par cette question tels les femmes de ménage, les paramédicaux et de médecins, à travers laquelle les responsables veulent promouvoir le lavement régulier des mains par le personnel soignant car il n'est pas acceptable que des patients soient exposés à des risques sanitaires à cause de leurs prestataires de soins.Le but est également de leur apprendre à bien se laver les mains et à nettoyer correctement les surfaces avec de nouveaux produits. En effet, un riche débat a été animé autour de thématiques diverses, telles le risque d'infections nosocomiales qui constituent un risque important en milieux sanitaires et qui touchent autant le patient que le personnel soignant. Les 150 participants à ces journées représentés par le corps médical et paramédical ainsi que les services d'hygiène pourront s'imprégner de l'importance de respecter une hygiène stricte dans les établissements hospitaliers. Lors de cette journée, l'accent a été mis sur l'élaboration d'un plan afin de réduire ces infections et la fréquence des bactéries multirésistantes aux antibiotiques. Les visiteurs des malades hospitalisés eux aussi sont concernés par ces mesures. Il leur est interdit de s'asseoir sur le lit du malade et de lui ramener de la nourriture mais également interdit de ramener la literie. Selon les responsables du secteur d'El Harrach, le programme lancé en 2004 commence à donner de bons résultats. Les spécialistes, de par le monde estiment nécessaire l'instauration obligatoire des comités de lutte contre les infections, un plan d'inspection, la surveillance épidémiologique, etc., en consacrant un volet important à l'hygiène hospitalière. Il est à noter qu'une infection est dite nosocomiale lorsqu'elle est acquise dans un établissement de soins et qu'elle apparaît 48 heures après l'admission. Pour les infections du site opératoire, on considère comme nosocomiales les infections survenues dans les 30 jours suivant l'intervention. Ils préconisent aussi que le personnel soignant se frictionne les mains avec un produit à base d'alcool, ce qui est plus efficace qu'avec de l'eau et du savon. L'introduction de cette nouvelle méthode peut diminuer de moitié le nombre d'infections.