Les cours du pétrole ont fini la semaine en baisse en Asie sous l'effet du ralentissement de la croissance chinoise qui risque de peser sur la demande mondiale de brut. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai perdait 23 cents à 103,41 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance abandonnait 47 cents, à 121,24 dollars, pour son dernier jour de cotation. La croissance du Produit intérieur brut (PIB) chinois a faibli au premier trimestre de cette année à 8,1% sur un an, son plus bas niveau depuis le deuxième trimestre 2009 (7,9%). La croissance a ralenti en Chine pour le 5e trimestre consécutif. Au premier trimestre 2011, elle avait encore atteint 9,7%, puis 8,9% au quatrième trimestre de l'an dernier. La demande intérieure dans la deuxième économie mondiale peine à prendre le relais des exportations qui souffrent de la crise de la dette en Europe et de la faiblesse de reprise aux Etats-Unis. La Chine est le deuxième consommateur mondial de pétrole derrière les Etats-Unis. "Les mauvais chiffres du PIB (chinois) ont immédiatement entraîné un recul des prix", a commenté Justin Harper chez IG Markets à Singapour. "Les chiffres publiés sont plus faibles que ce qu'attendaient les analystes et cela inquiète les investisseurs", a-t-il ajouté. Les cours du pétrole restent soutenus par la crainte de perturbations de l'offre de brut au Moyen-Orient en raison des sanctions internationales contre l'Iran, soupçonné par les Occidentaux de développer un programme nucléaire à visée militaire. Téhéran doit reprendre samedi à Istanbul des négociations sur son programme nucléaire avec les représentants du forum des 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne). Le pétrole finit en baisse à New York Les cours du pétrole ont fini en baisse à New York, entre déception pour le ralentissement de la croissance chinoise et prises de bénéfices. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai a reculé de 81 cents par rapport à la clôture de la veille, à 102,83 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Les informations en provenance de Chine ont pesé sur toutes les matières premières, a observé Rich Ilczyszyn, analyste de iitrader.com, tout en soulignant que les chiffres du PIB restent bons et que plusieurs investisseurs en ont profité pour engranger des bénéfices. Certains investisseurs vendent car ils redoutent un ralentissement de l'offre et de la demande, alors que d'autres achètent car ils pensent que le chiffre du PIB va pousser les Chinois à mettre en œuvre des mesures pour stimuler leur économie, a relevé de son côté Phil Flynn, de PFG Best. La croissance du Produit intérieur brut (PIB) chinois a faibli au premier trimestre de cette année à 8,1% sur un an, son plus bas niveau depuis le deuxième trimestre 2009 (7,9%). La croissance a ralenti en Chine pour le cinquième trimestre consécutif. Au premier trimestre 2011, elle atteignait encore 9,7%, puis 8,9% au quatrième trimestre de l'an dernier. Ces chiffres sont ressortis bien en deçà des prévisions du marché, qui s'attendait à 8,4%, a commenté Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric). La demande intérieure dans la deuxième économie mondiale peine à prendre le relais des exportations qui souffrent de la crise de la dette en Europe et de la faiblesse de la reprise aux Etats-Unis. Sur le front géopolitique, le marché pétrolier s'attendait à une relative détente autour du dossier iranien. Les représentants du forum des 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne) rencontrent ce week-end à Istanbul ceux de la République islamique. Les présidents français et américain Nicolas Sarkozy et Barack Obama ont exprimé la veille leur volonté d'appliquer les sanctions avec la plus grande fermeté aussi longtemps que Téhéran refusera de se conformer à ses obligations internationales. Et pour M. Ilczyszyn, Téhéran va lâcher du lest d'une quelconque manière car ils ne peuvent pas se permettre de se priver de la majeure partie de leurs exportations pendant trois ans. Dans ce contexte, a-t-il avancé, le baril pourrait redescendre sous les 100 dollars à court terme. Aux Etats-Unis, les opérateurs digéraient les propos tenus par le président de la Réserve fédérale (Fed), Ben Bernanke. Une fois encore, il a déçu le marché en n'évoquant pas une éventuelle nouvelle mesure de politique monétaire de son institution, comme le réclament nombre d'investisseurs. En reculant, le marché répond clairement à ce qu'il a dit, a estimé M. Ilczyszyn. Autre élément baissier chez le premier consommateur mondial de brut: l'annonce d'une baisse plus forte que prévu de l'indice de confiance des ménages américains en avril, selon une première estimation de l'indice établi par l'Université du Michigan. Le brut baisse en Europe Les cours du pétrole poursuivaient leur repli en fin d'échanges européens, dans un marché pénalisé par un nouveau ralentissement de la croissance en Chine, alimentant les inquiétudes sur la demande du deuxième pays consommateur de brut. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'est le dernier jour de cotation, s'échangeait à 121,28 dollars, en baisse de 43 cents par rapport à la clôture de la veille. "Les prix du pétrole pâtissent d'un regain d'aversion pour les actifs jugés risqués (comme les matières premières) après les chiffres très décevants par rapport aux attentes de la croissance chinoise", observait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden. Selon lui, les investisseurs se focalisaient sur le PIB décevant, "même si les autres indicateurs publiés, avant-hier, en Chine, comme les ventes de détail et la production industrielle, ont été meilleurs que prévu", affichant tous deux un léger rebond en mars, "ce qui est susceptible de tempérer quelque peu la baisse du marché". Par ailleurs, la prudence des investisseurs était renforcée par le ralentissement en mars de la hausse des prix aux Etats-Unis, du fait principalement d'un net ralentissement de la progression des prix de l'essence. Une inflation plus basse que prévu est traditionnellement de nature à alimenter des spéculations sur une reprise des mesures de soutien de la Réserve fédérale américaine (Fed) à l'économie américaine car ces mesures se traduisent par des injections de liquidités stimulant les investissements dans les matières premières. Cependant, les craintes sur la demande énergétique des Etats-Unis, premier consommateur de brut au monde, ont pris le dessus, avant-hier, pesant sur les cours, après l'annonce d'une baisse plus forte que prévu de l'indice de confiance des consommateurs américains en avril, selon une première estimation de l'indice établi par l'Université du Michigan. Les opérateurs continuent tout de même de redouter des perturbations de l'offre de brut au Moyen-Orient en raison des sanctions internationales contre l'Iran, soupçonné par les Occidentaux de développer un programme nucléaire à visée militaire.