Le secrétaire général de la présidence du Tchad, Mahamat Saleh Annadif, a été arrêté, avant-hier, pour complicité de détournement de fonds publics, a confié une source du ministère de la Justice sous couvert de l'anonymat. Le secrétaire général de la présidence de la République a été inculpé et placé sous mandat de dépôt. Il est poursuivi pour complicité de détournement de fonds publics appartenant à la Direction Générale des Grands Travaux Présidentiels, selon cette source." C'est une cabale qui continue contre moi ", a affirmé le secrétaire général, selon un de ses proches, sous couvert de l'anonymat, qui a pu lui parler au téléphone avant qu'il ne soit écroué. Selon cette source, M. Annadif a assuré être innocent et a précisé avoir déjà été entendu il y a deux semaines avant de poursuivre des soins médicaux en France et de revenir au Tchad. Deux autres personnalités du monde économique ont également été inculpées mais pas écrouées, selon la source au ministère de la Justice: le directeur général adjoint de la banque Société Générale Tchad (SGT), Moussa Dana Atim, et le directeur général adjoint de la Banque Commerciale du Chari (BCC), Daoud Hamid. Début février, le directeur général des Grands Travaux Présidentiels, Mahamat Zene Bada, avait pour sa part été accusé d'avoir détourné plus d'un milliard de francs CFA (1,5 million d'euros), et avait été écroué. Maire de N'Djamena de 2007 à 2010, M. Zene Bada avait été écroué en janvier 2010 pour des détournements de fonds dans le cadre de sa gestion de la capitale tchadienne. Il avait ensuite bénéficié d'un régime de semi-liberté avant d'être nommé directeur général des Grands Travaux Présidentiels en septembre 2011. Des affaires de corruption concernant des personnalités du régime éclatent régulièrement dans ce pays classé 168e sur 182 pays dans l'indice 2011 de perception de la corruption de Transparency International. En Afrique, seuls la Somalie (182e), le Soudan (177e) et la Guinée équatoriale (172e) sont plus mal classés.