Les cours des métaux industriels échangés au London Metal Exchange (LME) ont connu une semaine en dents de scie, fluctuant au gré d'indicateurs américains contrastés et des inquiétudes concernant la zone euro, cuivre, aluminium et étain descendant à des niveaux plus vus depuis janvier. Alors que les craintes sur la demande chinoise plombaient le marché des métaux ces dernières semaines, les investisseurs ont de nouveau tourné leur attention cette semaine vers la zone euro, toujours hantés par le spectre d'une aggravation de la crise des dettes publiques. Au centre des préoccupations figure l'Espagne, les investisseurs doutant de sa capacité à juguler son déficit budgétaire sans aide extérieure. Si une émission obligataire espagnole mardi, qui a suscité une demande plus importante que prévu, "a permis aux prix des métaux de progresser un peu, ce répit a été de courte durée", ont commenté les analystes de Commerzbank. De fait, les taux obligataires espagnols continuent de se tendre fortement, signe de la défiance des opérateurs, et face aux "incertitudes grandissantes sur la situation inquiétante en zone euro","les cours des métaux connaissent de violents à-coups" ont ajouté les experts. "Il n'est pas difficile de deviner pourquoi l'appétit des investisseurs pour les métaux ne cesse de fléchir: outre regain des tensions dans la zone euro, le marché garde en tête le ralentissement économique en Chine, premier pays consommateur de métaux", a noté de son côté Edward Meir, analyste du courtier INTL FCStone. De même, si le marché a été brièvement porté par des prévisions encourageantes du Fonds monétaire international (FMI), qui a revu mardi à la hausse ses perspectives de croissance en 2012 dans le monde, l'embellie des prix est là encore vite retombée. "De nouveaux nuages noirs s'amoncellent à l'horizon. Les réductions inattendues de taux d'intérêts en Inde et au Brésil, en réponse au violent ralentissement de la croissance économique dans ces pays, suggèrent que la santé des pays émergents commencent à souffrir, ce qui pourra peser sur la demande mondiale de métaux", ont insisté les experts de Commerzbank. Des statistiques contrastées aux Etats-Unis n'ont pas rasséréné le marché: face à une augmentation des ventes de détail en mars, le tableau était obscurci par une baisse moins forte que prévu des inscriptions au chômage, et un net ralentissement de l'activité manufacturière en avril dans les régions de New York et de Philadelphie (nord-est). Le CUIVRE est tombé lundi à 7885,25 dollars la tonne, un plus bas depuis le 13 janvier. Le prix du métal rouge reste cependant élevé, soutenu par les tensions sur l'offre mondiale. Le géant minier anglo-australien Rio Tinto a ainsi annoncé mardi une chute de 13% sur un an de sa production de cuivre au premier trimestre 2012, en raison d'une qualité médiocre du minerai extrait dans une de ses mines américaines. L'ALUMINIUM a glissé la veille à 2 051 dollars la tonne, un niveau plus vu depuis le 9 janvier. Selon l'Institut international de l'aluminium, le volume quotidien de la production mondiale a décliné de 2,8% en mars par rapport à février, à 119 000 tonnes par jour. L'ETAIN a atteint mercredi 20 826 dollars la tonne, son plus bas niveau depuis le 13 janvier. Le PLOMB et le ZINC ont résisté à la chute du marché mais demeuraient néanmoins pénalisés par les importants excédents de production au niveau mondial, qui devraient atteindre cette année 97 000 tonnes et 135 000 tonnes respectivement selon le Groupe international d'études sur le plomb et le zinc (ILZSG). Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8 181 dollars cette semaine contre 8 040 dollars deux semaines auparavant. L'aluminium valait 2081 dollars la tonne contre 2 078 dollars. Le plomb valait 2 117 dollars la tonne contre 2 062 dollars. L'étain valait 21 650 dollars la tonne contre 22 525 dollars. Le nickel valait 17 858 dollars la tonne contre 18 400 dollars. Le zinc valait 2 024 dollars la tonne contre 2 008 dollars.