Dans un discours adressé à la nation, à l'occasion du 45e anniversaire de l'indépendance et dans lequel il a abordé diverses questions dont particulièrement les volets politique économique, social et culturel, le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika a, surtout, mis l'accent sur l'absolue nécessité d'assurer l'unité nationale en tirant les leçons des erreurs et des insuffisances du passé qui, d'après ses propos, ne laissent d'autres choix que l'élargissement et l'approfondissement d'un projet démocratique, authentique et global. Le chef de l'Etat précise, à cet effet, que "dans une société largement ouverte au monde extérieur et aux retombées de l'explosion technologique, dans un pays où des centaines de milliers de jeunes accèdent chaque année à l'université, dans un pays avide de combler ses retards, un pays confronté aux défis économiques d'un monde de compétition impitoyable et de diversification sans cesse plus poussée des technologies, des besoins et des produits, le libre débat et la confrontation pacifique des idées sont une nécessité, voire une nécessité impérieuse". Le président de la République insiste sur le fait que le temps n'est plus à l'attente, mais qu'il faut avancer vers le progrès et tirer le processus de développement vers le haut. Pour cela, il faut que tout le monde s'y mette, en ayant comme seul centre d'intérêt l'Algérie. Le chef de l'Etat affirme que ces idées sont indispensables pour préparer "nos cadres aux exigences croissante d'une participation citoyenne et fructueuse, ils sont indispensables pour tirer le meilleur parti des énergies nationales et pour élargir les bases de leur renouvellement. Ils sont indispensables pour se prémunir des dérivés de toute nature de l'autorité et de la gestion publiques. Ils sont indispensables pour stimuler la réflexion, l'esprit critique et la créativité sans lesquelles nous resterons inexorablement voués à la position aliénante du consommateur passif d'un progrès conçu et façonné par d'autres, un progrès qui exprime leurs seules valeurs et perpétue leur domination". Le président Bouteflika dira par la suite que "la démocratie que nous nous attachons à installer pour répondre à ces exigences n'est pas une simple façade, ni une transposition artificielle de mécanismes déconnectés des réalités propres du pays. Une telle expérience, nous en avons douloureusement payé le prix. Ce n'est pas, non plus, l'incitation de représentations et d'un mode de pensée développée hors de notre histoire, sans encrage dans nos valeurs propres imprégnées d'islam. C'est une action en profondeur sur nous-mêmes et par nous-mêmes, une évolution que nous avons à conduire à partir de notre cheminement historique et civilisationnel pour nous adapter, sans reniement, aux exigences du monde contemporain, pour nous réapproprier toutes les valeurs humaines et reprendre notre place dans la course universelle au progrès". Le président rappellera, dans cette perspective, que la stabilité institutionnelle, après une crise d'une profondeur et d'une gravité extrême, "était notre premier impératif. Nous avons pu l'assumer en donnant la parole au peuple qui, par voie électorale, a pu s'exprimer en toute liberté. C'est avec son appui et grâce à cette stabilité que la paix civile est peu à peu revenue dans notre pays et qu'ont pu être initiées de grandes réformes qui conditionnent l'avenir de la nation. C'est grâce à cette stabilité que notre pays a pu reconquérir sa juste place dans le concert des nations. C'est grâce à cette stabilité que les équilibres économiques ont pu être rétablis, que la croissance économique a pu être relancée et que d'immenses programmes de développement des infrastructures et d'amélioration des conditions et du cadre de vie des citoyens ont pu être mis en œuvre". Il s'agit désormais d'une image plus saisissante de l'Algérie et interpelle une fois de plus tout à chacun, acteurs politiques et société civile à mettre fin à la méfiance, car rien ne peut être bâti sans cette démocratie responsable qui génère plus de confiance des uns et des autres. Une démarche à même d'éviter les jugements a priori, les calomnies, la méfiance et la défiance. La feuille de route exprimée jeudi par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et au-delà de la consolidation des acquis de l'indépendance politique, interpelle toute la nation à se battre pour le développement et la relance de la croissance, c'est-à-dire, somme toute nominale, le vrai combat qui repose sur la défense des intérêts de la nation. L'Algérie doit être comprise à travers le prisme de ses réalités et de ses intérêts. Il y a un fort sentiment qui se dégage et qui fait que ce combat à la fois démocratique et économique sera ardu. Les citoyens doivent avec courage, obstination, réalisme, patience et compétence, mais dans la sérénité, l'aborder en resserrant les rangs et en renforçant la cohésion nationale.