Les Bourses européennes rebondissaient, hier matin, avant la première rencontre entre Angela Merkel et le nouveau président français, François Hollande sur fond de crise politique persistante en Grèce. La veille, de Tokyo à Wall Street en passant par Paris et Londres, les investisseurs avaient massivement vendu leurs actions, redoutant une sortie de la Grèce, épicentre de la crise de la dette, de la zone euro. Conséquence: les Bourses ont perdu entre 1 et 3% sur la séance. Mardi, la prudence prévalait. Dans les premiers échanges, la plupart des places financières européennes évoluaient dans le vert. Paris gagnait 0,71%, Londres 0,40%, Francfort 0,56% et Madrid 0,61%. En Italie, où l'agence de notation Moody's a jeté un froid la veille en dégradant la note des grandes banques du pays, la Bourse prenait 0,34%. La Bourse d'Athènes (Athex) était, elle, en hausse de 0,8%. En Asie, Tokyo a clôturé en baisse de 0,81%, tandis que Hong Kong était en hausse de 0,81% peu avant la fermeture. "Le marché devrait rester très prudent dans l'attente de nouvelles fraîches pour prendre une réelle direction", estime Chris Weston d'IG Markets, en référence notamment à la rencontre en fin de journée à Berlin entre François Hollande et Angela Merkel. Les analystes redoutent des divergences au sein du couple franco-allemand, moteur de l'Union européenne, M. Hollande ayant appelé à des mesures en faveur de la croissance tandis que Mme Merkel insiste sur la stricte maîtrise des déficits publics. Dans ce contexte, "les investisseurs resteront à l'affût de la moindre parole ou geste susceptible d'illustrer les nouvelles relations qui vont se nouer au sein du couple franco-allemand", estime M. Weston. D'autant qu'en Grèce, c'est toujours le vide politique plus d'une semaine après les élections législatives. Les dirigeants des partis politiques grecs se sont réuni, hier, à Athènes pour discuter d'une proposition du chef de l'Etat grec, Carolos Papoulias, de constituer un gouvernement de technocrates qui aurait le soutien du Parlement. Si cette ultime tentative échouait, la Grèce s'acheminerait vers de nouvelles élections mi-juin, qui pourraient voir les partis opposés à l'austérité obtenir la majorité et entraîner le pays vers une possible sortie de la zone euro. A ces difficultés s'ajoutent les interrogations sur la croissance en zone euro. Dans la journée doivent être publiés les chiffres du Produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre pour la zone euro, de l'Italie, du Portugal et de la Grèce, après celui de la France (croissance nulle) et de l'Allemagne (+0,5%). Les marchés financiers craignent qu'ils viennent confirmer que la récession vécue par certains pays d'Europe du sud sera plus longue que prévu. Paris: le CAC 40 progresse, porté par la croissance allemande La Bourse de Paris progressait, hier matin, grâce à la hausse surprise de la croissance allemande au premier trimestre, mais les investisseurs restaient prudents face au blocage politique persistant en Grèce. Peu après l'ouverture, le CAC 40 prenait 1,18% à 3 094,07 points. "Les investisseurs se montrent plus optimistes dans les premiers échanges. L'annonce du produit intérieur brut allemand, ressorti au-dessus des attentes, a rassuré sur la solidité de l'économie" outre-Rhin, relèvent les analystes de Saxo Banque. La croissance de la première économie de la zone euro affiche une hausse de 0,5% au premier trimestre, lui permettant d'éviter largement la récession crainte par certains. Sur le front des valeurs, Total, première capitalisation du CAC 40, gagnait 1,04% à 34,82 euro, porté par la recommandation à "achat" d'UBS. Vivendi affichait la plus forte progression de la cote (+4,59% à 13 euros), aidé par la dégradation moins forte qu'attendu de son bénéfice net au premier trimestre et par la confirmation de ses objectifs pour l'ensemble de 2012. Iliad s'envolait de 6,99% à 105,50 euros. Le propriétaire des opérateurs Free et Alice a vu son chiffre d'affaires bondir de 28,6% à 656 millions d'euros au premier trimestre grâce aux bonnes performances de Free Mobile et à la croissance des activités internet et téléphonie fixe. Icade (+0,18% à 60,61 euros) n'était pas dans l'immédiat affecté par le recul de son chiffre d'affaires au premier trimestre.
Londres: le FTSE-100 rebondit grâce à la croissance allemande La Bourse de Londres rebondissait, hier matin, après sa chute de la veille, les chiffres meilleurs que prévus de la croissance allemande éclipsant temporairement les craintes sur la situation en Grèce. Dans les premières transactions, l'indice FTSE-100 des principales valeurs gagnait 27,43 points, soit 0,50% par rapport à la clôture de la veille, à 5 492,95 points. La veille, il avait dégringolé de 1,97% en raison du blocage de la situation politique en Grèce et des craintes de sortie du pays de l'euro. "La possibilité d'une sortie de la Grèce de la zone euro et de nouvelles élections semble de plus en plus vraisemblable, poussant les marchés dans le rouge alors que les investisseurs intègrent le scénario du pire", a commenté Khurram Ali, courtier chez Valbury Capital. "D'un autre côté, le PIB de l'Allemagne est meilleur que prévu, ce qui a temporairement aidé les principaux indices a revenir en terrain positif", a-t-il ajouté. L'économie allemande a en effet mieux fait que prévu au premier trimestre, affichant une croissance du produit intérieur brut de 0,5%. Malgré la persistance des craintes liées à la Grèce et la dégradation des notes des banques italiennes par Moody's, le secteur bancaire rebondissait à Londres. Royal Bank of Scotland (RBS) prenait ainsi 1,14% à 22,1 pence, HSBC 0,93% à 550,9 pence, Standard Chartered 0,51% à 1 374,5 pence. Barclays évoluait cependant à contre-courant, perdant 0,16% à 189,5 pence. Le principal gagnant était le groupe de sécurité G4S (+2,77% à 274,2 pence) après la publication de ses résultats.
Francfort en rebond, soutenue par le PIB allemand La Bourse de Francfort rebondissait quelque peu, hier, en début de séance, après sa chute de près de 2% la veille, soutenue par une croissance de l'économie allemande plus importante que prévu au premier trimestre, tandis qu'inversement certains résultats d'entreprises décevaient. Peu après l'ouverture, l'indice vedette Dax gagnait 6 507,85 points, le MDax des valeurs moyennes progressait de 0,63% à 10 429,77 points. L'économie allemande a fait mieux que prévu au premier trimestre avec une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 0,5% sur un trimestre, lui permettant d'éviter largement la récession crainte par certains et qui touche beaucoup de ses partenaires européens. Les économistes sondés par l'agence financière Dow Jones Newswires tablaient sur une croissance plus modeste de 0,1%. Au quatrième trimestre 2011 l'économie allemande s'était contractée de 0,2%. Du côté des valeurs, ThyssenKrupp perdait 2,25% à 15,41 euros après une perte nette trimestrielle nettement plus importante que prévu, de 587 millions d'euros, à cause de coûts liés notamment à sa division d'aciers inoxydables Inoxum en passe d'être cédée au finlandais Outokumpu. Sur le MDax l'autre grand groupe d'acier allemand, Salzgitter, gagnait 0,9% à 35,82 euros, bien qu'il ait également subi une perte nette au premier trimestre qui compromet ses prévisions de croissance de ses résultats pour cette année. Le groupe de chimie-pharmacie Merck KGaA, dont les résultats trimestriels se sont également avérés inférieurs aux attentes des analystes, perdait 0,88% à 77,91 euros. Allianz en revanche était en hausse de 0,95% à 77,88 euros, après avoir publié des résultats définitifs conformes à des résultats préliminaires, et confirmé ses prévisions annuelles malgré un contexte difficile toujours marqué par la crise de la dette publique en zone euro. Le groupe de télévision payante Sky Deutschland était en également hausse, de 4,39% à 2 euros, après de bons résultats au premier trimestre. Sur l'indice des petites valeurs SDax, Air Berlin était en baisse de 1,27% à 1,94 euro après avoir publié de nouvelles pertes nette et opérationnelle au premier trimestre, qui ont pu toutefois être réduites par rapport à il y a un an. Suisse : ouverture un peu plus ferme, Holcim recherchée La Bourse suisse a ouvert sur une note un peu plus ferme. Les incertitudes politiques sur la Grèce et la dégradation de la note de 26 banques italiennes par Moody's ont pesé sur l'ambiance. Dans les premiers échanges, le SMI gagnait 0,185 à 5 886,23 points. Le SLI montait de 0,32% à 889,88 points et le SPI de 0,22% à 5 508,12 points. Julius Bär reculait de 2,9%, lanterne rouge des blue chips. La banque zurichoise a publié un rapport intermédiaire sur les 4 premiers mois de l'année. Fin avril, la masse sous gestion était à 178 milliards de francs, contre 170 milliards de francs fin décembre 2011. UBS gagnait 0,7% et CS 1,0%. Swiss Life perdait 0,7%: l'assureur vie a publié des chiffres détaillés sur la prévoyance professionnelle LPP en 2011. Le volume des primes a augmenté de 6,1%. Swiss Re gagnait 0,2%, Bâloise perdait 0,4%, tout comme Zurich. Credit Suisse a réduit l'objectif de cours de Zurich. La COMCO a prolongé d'un an jusqu'en 2013 les mesures provisionnelles qui obligent Swatch (+2,2%) à continuer de livrer des composants et assortiments aux autres fabricants de montres. La BC Zurich a estimé que cette information est neutre pour le titre. Richemont montait de 1,6% à la veille de la présentation des résultats annuels. Holcim (+2,0%) profitait d'un relèvement de recommandation à "buy" de "neutral" par UBS. Le nouveau CEO a présenté lundi les détails d'un plan de réduction des coûts. Le poids lourd Nestlé (+0,2%) soutenait légèrement l'indice. Novartis (-0,3%) et Roche (-0,5%) pesaient en revanche. HSBC a réduit l'objectif de cours d'ABB (+0,9%) et confirmé "neutral". Adecco (+0,6%), SGS (+0,3%) et Kühne + Nagel (+0,1%) gagnaient aussi du terrain. La Deutsche Bank a relevé l'objectif de cours de Sonova (+0,7%) et confirmé la recommandation "hold". Sur le marché élargi, Newron (+32,9%) s'envolait après l'annonce, lundi soir, d'un partenariat stratégique avec l'italien Zambon pour le développement du principal produit de l'entreprise, Safinamide, en Europe et aux USA. Le fondateur et CEO de l'entreprise Luca Benatti quitte par ailleurs le groupe après cette importante étape. Vontobel a relevé la recommandation à "buy" de "hold". Cytos (+4,0%) avait le vent en poupe après la finalisation d'une augmentation de capital de 23,75 millions de francs. L'entreprise veut utiliser ces moyens pour financer l'étude clinique IIb avec CYT003, un remède candidat au traitement de l'asthme allergique. Meyer Burger (+1,6%) était recherchée. L'actionnaire Generation Investment a étoffé sa participation à 5,2% de 3,4%.
