Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a estimé, avant-hier, que la crise de confiance des marchés envers la zone euro devrait s'apaiser d'ici un an ou deux, réaffirmant que la volonté de Berlin n'était pas que la Grèce en sorte. Dans douze à vingt-quatre mois, on connaîtra un apaisement des marchés financiers, a-t-il déclaré sur Europe 1. M. Schäuble était interrogé sur des déclarations de son ex-homologue français François Baroin, qui avait estimé que la crise pourrait encore durer quatre ou cinq ans. Pour ce qui est de la crise de confiance en l'euro, il ne faudra pas aussi longtemps que cela. Je pense que ça ira beaucoup plus vite, a répondu le ministre allemand, dont le nom circule pour succéder au Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker à la tête de l'Eurogroupe. A l'heure où la crise politique en Grèce relance les spéculations sur une sortie du pays de la zone euro, Wolfgang Schäuble a réitéré le souhait de l'Allemagne de maintenir Athènes dans l'Union monétaire. Nous souhaitons que la Grèce reste dans l'Europe, mais cela présuppose que la Grèce fasse de son côté ce qui est nécessaire pour que la Grèce connaisse un développement économique plus sain, a-t-il dit, en référence au programme d'assainissement des finances publiques auquel s'est engagée Athènes en échange de l'aide de l'Europe et du FMI. Le ministre allemand s'est par ailleurs dit optimiste sur la poursuite de la coopération franco-allemande après l'accession de François Hollande à l'Elysée. Le nouveau président socialiste souhaite ajouter un volet sur la croissance à la réduction des déficits prévue dans les accords européens. Je suis absolument convaincu que la coopération franco-allemande est indépendante de l'issue des élections dans un pays ou dans l'autre. Les élections ne remettent pas en question les accords déjà pris, ça continue. Sous le président Hollande il y aura de nouveaux axes mis en France, mais je ne pense pas que la France ne sera pas fidèle à ces traités, a affirmé Wolfgang Schäuble. Il a assuré avoir pour sa part toujours choisi de réduire les déficits, non en réduisant la croissance mais en la soutenant. Chaque proposition visant à plus de croissance et moins de chômage, nous y serons ouverts, mais nous allons en discuter en commun pour savoir si ces propositions nous aident, a-t-il ajouté. Il a exprimé son soutien à la priorité au soutien des PME, affichée par François Hollande pendant la campagne présidentielle. Je ne peux que l'appuyer dans ce sens, je crois que l'une des raisons pour lesquelles nous sommes assez bons en Allemagne actuellement, c'est cela, a-t-il relevé. Interrogé sur la coopération avec son nouvel homologue Pierre Moscovici, il a répondu, en français, être persuadé que ça marchera bien sûr, parce que tout ministre français et tout ministre allemand sont obligés de coopérer le plus fort possible. Le premier ministre français qui a été mon collègue, c'était Pierre Joxe en 1989, il était socialiste, nous sommes devenus amis, a souligné Wolfgang Schäuble, qui fut ministre de l'Intérieur du chancelier Helmut Kohl à l'époque de la chute du Mur de Berlin et de la réunification de l'Allemagne.