La chanteuse Warda El Djazaïria, décédée jeudi dernier au Caire, a été inhumée avant-hier en début d'après-midi au cimetière d'El Alia-carré des Martyrs- à Alger en présence d'une foule nombreuse, composée d'officiels, d'artistes, d'hommes de culture et d'admirateurs anonymes. Aux côtés des membres de la famille de la défunte, étaient présents notamment le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, accompagné de plusieurs de ses ministres. Le chanteur émirati Hussein El Jasmi qui avait un projet en commun avec Warda El Djazaïria comptait aussi parmi les présents. La foule s'est recueillie devant le cercueil recouvert de l'emblème national, dans une atmosphère de vif émoi, après la perte de celle qui savait si bien sublimer l'Algérie par son art, en mettant un point d'honneur de ne jamais manquer un rendez-vous national important après l'indépendance. Une oraison funèbre a été lue par un représentant du ministère de la Culture pour rappeler le riche parcours artistique de la défunte depuis ses débuts. L'oraison était entrecoupée, parfois, de cris qui s'élevaient de la foule. Le titre du dernier vidéo-clip tourné par la disparue à la gloire de l'Algérie à l'occasion du 50ème anniversaire de son indépendance "Mazal Wakfine" retentissait, alors que des pétales de rose pleuvaient sur la dépouille mortelle de cantatrice algérienne. La mise en terre de la défunte a été un moment d'intense émotion: une tristesse infinie se lisait sur les visages des admirateurs, dont beaucoup ne pouvaient contenir leurs larmes, alors que les femmes, présentes en force, lançaient des youyous, en guise d'adieu à celle qui a bercé de sa voix des générations entières d'Algériens. Warda El Djazaïria s'était éteinte jeudi au Caire d'une crise cardiaque à l'âge de 72 ans. L'interprète de "Fi Youm Wi Lila" ou encore "Lawla El Malama" a vendu plus de 20 millions d'albums à travers le monde pour un riche répertoire de plus de 300 chansons. Depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962, Warda a toujours été, par son art, au rendez-vous des grands événements nationaux. La presse internationale rend hommage à la diva algérienne Les titres de la presse anglophone internationale de vendredi et samedi derniers sont revenus sur le parcours artistique de la chanteuse algérienne Warda, la qualifiant d'une des "grandes figure de la chanson arabe". " La voix puissante de l'icône de la chanson arabe ", c'est ainsi que le quotidien britannique The Telegraph, "The Telgraph" a qualifié notre défunte Warda, dans sa page culturelle en retraçant son parcours artistique depuis ses premiers débuts en Egypte où elle se lança dans la chanson et le cinéma pour gravir les marches de la gloire au Moyen*Orient, ajoutant que Warda a interprété le rôle principal dans 5 films égyptiens au moins et compte à son actif près de 300 chansons. Le quotidien américain "The Washington Post " a titré :"La légende algérienne de la chanson, Warda connue pour sa voix puissante et sublime s'éteint au Caire à l'âge de 72 ans", précisant que les caractéristiques de sa voix ont fait d'elle une légende de la chanson arabe". "The Washington Post", a également fait une rétrospective du parcours artistique de la défunte, à commencer de Paris où elle est née et a chanté pour la première fois, encore toute petite, jusqu'au début de sa carrière en Egypte où elle rencontra les plus grands compositeurs égyptiens et eut des expériences dans le cinéma. "En plus de l'égyptienne Oum Keltoum, la libanaise Faïrouz, Warda comptait parmi les grandes divas de la chanson arabe" a ajouté le quotidien. "Warda qui a chanté dans plusieurs dialectes arabes et qui est connue pour ses chansons sentimentales compte également des chansons patriotiques dédiées à l'Algérie et au monde arabe", selon le même quotidien. La chaîne de télévision américaine "Fox News" n'est pas restée à l'écart de cette événement puisque cette derneitrere a rapporté que la diva a vu éclore son talent en Egypte après sa participation à l'opérette "Watani El Akbar" au début des années 1960-à la demande de l'ancien président égyptien Djamel Abdenacer où elle a chanté pour l'Algérie, une participation qui lui a valu le surnom "algérienne" (El Djazaïria). Pour la radio internationale hollandaise "Warda doit sa renommée dans le monde arabe à sa voix exceptionnelle et à ses chansons patriotiques", rappelant l'évolution de sa carrière artistique en Egypte, où elle s'est imprégnée de grands noms de la chanson arabe, à l'instar d'Oum Keltoum et Abdelhalim Hafed et a côtoyé de grands compositeurs.