Deux importantes statistiques - dépenses de consommation et revenus des ménages - étaient attendues ce samedi après-midi concernant l'état de santé de l'économie américaine qui a résisté en 2007 mais est menacé de récession cette année. Les dépenses de consommation n'ont crû que de 0,1% au mois de février contre +0,4% confirmé en janvier. Un chiffre en ligne avec les attentes mais qui est tout de même le plus bas depuis un an et demi, depuis septembre 2006. Les revenus des ménages ont, eux, crû de 0,5%. Une progression, la plus forte depuis juillet 2007, qui a surpris par sa vigueur. Les économistes s'attendaient à une hausse limitée à 0,3% comme en janvier. Le département du commerce explique ce bond par une croissance des transferts sociaux venus d'ajustements du programme d'assurance santé du troisième âge (Medicare).Du côté de l'inflation (très regardée par la Fed, la banque centrale américaine), l'indice PCE, celui des prix lié aux dépenses de consommation, a progressé de 0,1% en février - sa plus faible évolution depuis août 2007 - après +0,3% en janvier (et +0,2% hors alimentation et énergie). Sur un an, l'inflation atteint 3,4% pour l'indice général en février (après +3,5%), et reste stable à 2% pour l'indice de baseDu coup, si l'on corrige des effets de l'inflation, le revenu disponible a progressé de 0,3% en février après +0,1% en janvier. Les dépenses affichent une hausse de 0,1% comme le mois précédent, les ménages achetant un peu plus de biens durables (+0,2%) mais moins d'autres biens (-0,1%).Si les revenus augmentent plus vite que les dépenses, il en résulte normalement une hausse du taux d'épargne. Celui a de fait augmenté en février, passant en un mois de 0,1% à 0,3% du revenu disponible. Par ailleurs, l'indice de confiance des consommateurs américains, mesuré par l'Université du Michigan, a été révisé à 69,5 points en mars, son plus bas niveau depuis février 1992, au lieu de 70,5 annoncé initialement, selon les chiffres définitifs publiés ce vendredi. Les analystes tablaient sur un indice à 70 points. L'indice s'était établi à 70,8 points en février. La composante du jugement des consommateurs sur la situation actuelle est légèrement remontée - de 83,8 à 84,2 - mais celle des anticipations est tombée de 62,4 à 60,1, au plus bas depuis janvier 1992. L'enquête souligne que "les consommateurs sont désormais presque unanimes à dire que l'économie est déjà entrée en récession".