L'Algérie a dépensé 12 millions d'euros en 2006, dans le cadre du transfert des enfants cardiopathes vers l'étranger. Afin de réduire cette facture, l'arrêt des transferts reste la seule solution pour le gouvernement. A ce titre, le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a abrité, hier, une cérémonie de signature de la convention Cnas-cliniques universitaires Saint Luc/ Belgique par le directeur par intérim de la Cnas, M. Lounès Messani, et le représentant de la délégation belge et délégué Wallonie-Bruxelles en Algérie, M. Charles Houard et ce, en présence du ministre M. Tayeb Louh. Cette convention prévoit le transfert de technologie, la formation et également les interventions en Algérie. Le directeur par intérim de la Cnas a rappelé que cette convention s'inscrit dans le cadre du programme tracé par le secteur de la sécurité sociale concernant la prise en charge des enfants relevant de la chirurgie cardiaque infantile. La convention "s'ajoute à celles précédemment signées dans le même domaine avec d'autres structures spécialisées européennes et constitue le troisième établissement belge conventionné pour la chirurgie cardiaque infantile", a-t-il expliqué. Outre la prise en charge d'enfants algériens dans les structures concernées en l'occurrence dans ce cas, les cliniques universitaires Saint Luc (UCL), la convention vise aussi le transfert de technologie et la coopération en matière essentiellement de formation et d'intervention d'équipes spécialisées en Algérie au niveau de la Clinique médico-chirurgicale infantile (CMCI) de la Cnas de Bou-Ismaïl. De son côté, le délégué belge a indiqué que cette convention constitue un "approfondissement" de la coopération entamée, en 2004, entre les deux pays dans le domaine de la santé. Elle contribuera aussi à réduire, selon lui, la liste d'attente des enfants malades et surtout "à augmenter la capacité de transfert de ces enfants vers des établissements hospitaliers belges". Il a, en outre, indiqué que "cet effort sera élargi à d'autres régions du pays", citant notamment Constantine et Oran. Il est à noter que la liste d'attente enregistrée en 2006 comporte 3400 enfants cardiopathes et 2000 ont été pris en charge. Par ailleurs, cette convention n'est pas la première puisque plusieurs autres seront signées entre la France et d'autres pays arabes dont la Jordanie et les cliniques privées algériennes dans le cadre du programme spécial initié suite aux orientations du président de la République qui prévoit la suppression, à l'horizon 2008, de la liste d'attente des enfants cardiopathes devant subir une intervention chirurgicale, pour réduire la pression sur la clinique de Bou Ismaïl, la seule du genre à l'échelle nationale. Il est à noter que deux cliniques médico-chirurgicales similaires à cette structure seront réalisées prochainement. Pour rappel, le ministre du Travail de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh avait annoncé l'année dernière que dès 2009, l'Algérie cessera de financer les prises en charge et les transferts de malades à l'étranger. Mettre fin aux transferts de malades à l'étranger est dû aux coûts jugés élevés. Le coût de ce type de chirurgie en Algérie est de 400.000 dinars, alors qu'à l'étranger l'Etat doit débourser de 1 à 3 millions de dinars. Dans la perspective de réduire cette facture, l'Etat a opté pour une nouvelle politique basée sur le transfert de la technologie, et ce dans le cadre de conventions avec des hôpitaux étrangers. La nouvelle politique, selon le ministre, consiste en la prise en charge des malades atteints de pathologies en Algérie même par des équipes médicales étrangères. Pour sa part, le ministère de la Santé insiste sur la nécessité de la prise en charge des malades algériens dans les hôpitaux algériens en faisant appel à des compétences étrangères dans le cadre de conventions de coopération. A ce titre, M. Amar Tou avait indiqué que les opérations de transfert de malades vers l'étranger devraient diminuer graduellement ; les soins se feront sur place par des spécialistes étrangers. C'est le cas de la greffe rénale, où l'Algérie devrait bénéficier de l'expérience égyptienne.