Les dirigeants du G20 ont cherché, avant-hier, à Los Cabos, au Mexique, à ramener un peu de confiance dans l'économie mondiale, face à des marchés toujours sceptiques, assurant que tout serait mis en œuvre pour retrouver croissance et stabilité, y compris en Europe. Le contexte était difficile car les places financières, d'abord soulagées par une victoire électorale de la droite en Grèce qui devrait permettre de former un gouvernement de coalition favorable à l'euro, ont renoué, avant-hier, avec le pessimisme, prenant l'Espagne pour cible. Face à ce "regain de tension sur les marchés", les dirigeants des pays de la zone euro membres du G20 se disent prêts à prendre "toutes les mesures nécessaires pour maintenir l'intégrité et la stabilité" de leur zone, selon le projet de déclaration finale de ce sommet du G20. Les dirigeants de ce club de pays riches et émergents qui pèse près de 90% du PIB mondial s'engagent "à prendre les mesures nécessaires pour renforcer la croissance mondiale et restaurer la confiance", indique encore le G20. Plusieurs pays n'ont toutefois pas été convaincus, se disant déçus du manque d'ambition des Européens. Les dirigeants des pays émergents du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont "regretté l'absence de mesures concrètes" qui calment la crise de la dette en zone euro, a rapporté un porte-parole de la présidence russe. Le président de l'Union européen Herman Van Rompuy a toutefois assuré que le G20 soutiendrait et encouragerait les efforts des Européens. Cela fait plusieurs sommets du G20 que les dirigeants européens sont sous la pression de leurs partenaires. Les Etats-Unis ont à maintes reprises encouragés les Européens à en faire plus pour sortir de la crise, redoutant les conséquences pour leur propre croissance, alors que le président Barack Obama joue sa réélection en novembre. Il s'est dit "encouragé" à l'issue d'une rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel, selon le porte-parole de la Maison Blanche. Le ministre français du Travail, Michel Sapin, a reconnu qu'il existait des "tensions" sur les moyens de sauver la zone euro. "Ce n'est pas une nouveauté. Des rencontres comme celles-ci sont faites pour avancer, pour faire en sorte qu'on surmonte les tensions", a-t-il déclaré à la presse. Le FMI obtient plus d'argent Les dirigeants du G20 ont cherché à Los Cabos, au Mexique, à ramener un peu de confiance dans l'économie mondiale. Les Etats membres promettent plus d'argent au Fonds monétaire international (FMI). Le FMI a obtenu de ses contributeurs 456 milliards de dollars (435,6 milliards de francs) de ressources supplémentaires, pour lutter contre les effets de la crise de la zone euro sur l'économie mondiale. Les liquidités promises font que le FMI "double presque sa capacité de prêts", s'est félicitée sa directrice Christine Lagarde. Un optimisme que ne semblent pas partager les places financières. D'abord soulagées par une victoire électorale de la droite en Grèce qui devrait permettre de former un gouvernement de coalition favorable à l'euro, les marchés ont renoué avec le pessimisme, prenant l'Espagne pour cible. Le projet de déclaration finale du sommet du G20 se voulait toutefois rassurant: face à ce "regain de tension sur les marchés", les dirigeants des pays de la zone euro, membres du G20, se disent prêts à prendre "toutes les mesures nécessaires pour maintenir l'intégrité et la stabilité" de leur zone. La zone euro, principal contributeur Au total, ce sont 23 Etats membres et la zone euro, soit une quarantaine de pays au total, (pesant près de 90% du PIB mondial) qui vont mettre la main au portefeuille pour renforcer les moyens de l'institution de Washington. "Ces ressources seront mises à disposition de l'ensemble des membres du FMI, et non réservées à une région particulière", a promis le G20. "Cet effort montre l'engagement de la communauté internationale et du G20 pour prendre les mesures nécessaires afin de sauvegarder la stabilité financière mondiale", a-t-il ajouté. La Chine apportera par exemple 43 milliards de dollars. D'autres, restés en retrait au départ, se sont joints à l'effort, comme l'hôte mexicain. L'essentiel de la somme provient en revanche toujours de la zone euro, y compris d'Espagne et de Chypre. Cette dernière avait promis 150 milliards d'euros en décembre. Les BRICS posent des conditions pour augmenter leur contribution Le groupe des puissances émergentes des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) a annoncé son intention d'augmenter sa contribution aux ressources du Fonds monétaire international, mais avec des conditions. Toutefois, les BRICS ne précisent pas de montant, et posent deux conditions: que le FMI soit à court d'argent et qu'il ait mis en œuvre une réforme de 2010 accroissant les droits de vote de ces pays émergents. L'engagement des BRICS est pris "étant entendu qu'il ne sera fait appel à ces ressources qu'une fois que les ressources déjà existantes, y compris les Nouveaux accords d'emprunt, auront été substantiellement employées", lit-on dans le communiqué du groupe. Par ailleurs, les BRICS ont décidé de financer le FMI "en prévision que les réformes convenues en 2010 seront mises en œuvre dans les délais, y compris une réforme complète des droits de vote et quotes-parts". Le FMI a voté fin 2010 une telle réforme, qui doit permettre aux économies à la plus forte croissance d'avoir au sein de l'institution un rang plus conforme à la taille de leur économie. Toutefois, cette réforme attend la ratification des parlements nationaux, et le processus a pris un retard considérable en vue de l'objectif officiel, qui est une entrée en vigueur en octobre.