Citroën, deuxième marque du groupe PSA, a annoncé cette semaine le lancement de deux nouveaux modèles dans le cadre de sa stratégie d'internationalisation, dont une C4 moins chère pour le bassin méditerranéen, l'Europe centrale et la Chine, mais a priori pas pour la France. La voiture, dénommée C-Elysée, est une déclinaison avec coffre séparé de la Citroën C4 fabriquée à Mulhouse, mais moins chère puisqu'elle devrait être proposée à un prix similaire à ceux de la concurrence sur les marchés du pourtour européen, soit autour de 14 000 euros contre un tarif de départ de 17 650 euros pour la version française. Pour être en mesure de proposer un tel prix, la voiture sera produite dans l'usine espagnole de Vigo sur la ligne des petits utilitaires Partner et Berlingo, et utilisera l'architecture de base d'une voiture plus petite dont le gabarit a été agrandi pour l'occasion. La même ligne produira également la Peugeot d'entrée de gamme 301, dévoilée fin mai. Afin de réduire son exposition à un marché européen attendu en baisse d'au moins 5% en 2012, PSA Peugeot Citroën veut porter à 50% la part des ventes qu'il réalise au grand international d'ici 2015, contre 42% en 2011, puis à 60% à l'horizon 2020. Il s'est en revanche toujours refusé à lancer une gamme low cost pour ne pas parasiter la stratégie de montée en gamme de ses deux marques. "La C-Elysée n'est pas du tout du low cost, elle est positionnée dans un champ de concurrence qui est le coeur du segment C des marchés émergents", a souligné Frédéric Banzet, directeur général de la marque aux chevrons, lors d'un point de presse. Il en veut pour preuve que la voiture sera équipée de motorisations de toute dernière génération, notamment le nouveau moteur essence trois cylindres vTi72 que la Peugeot 208 va étrenner en juillet. Même d'entrée de gamme, la C-Elysée restera aussi plus chère qu'une Logan à 8 000 euros, qu'un Lodgy à 10 000 euros ou qu'un Duster à 12 000 euros, pour reprendre les trois fleurons de la marque low cost Dacia du concurrent Renault sur le même segment. "Ces voitures viennent vraiment étoffer notre offre dans des coeurs de segments à la fois hors d'Europe et en Chine, notre priorité un", a ajouté Frédéric Banzet. Présentation au mondial, mais pas au grand public La C-Elysée sera lancée dans un premier temps en Turquie et en Roumanie fin 2012, puis au Maghreb et en Chine en 2013. Le volume de production pour le bassin méditerranéen est estimé à 30 000 véhicules en année pleine, et à plus de 100 000 si l'on inclut le marché chinois. Le deuxième modèle, dénommé C4 L - L pour "lounge", est une version plus haut de gamme et confortable de la C4, destinée à la Chine où elle sera produite fin 2012, et à la Russie où elle sera assemblée au premier semestre 2013. Son tarif sera supérieur à celui de la C4 classique, actuellement commercialisée en Chine autour de 14 500 euros, et son volume de production estimé à 120 000 unités en année pleine 40 000 par an en Russie et 80 000 en Chine. Les deux voitures feront une brève apparition sur le stand Citroën du Mondial de l'automobile cet automne, mais seulement pour être présentées aux journalistes. Le grand public qui visitera le salon parisien ne les verra. "Paris est un salon mondial, et ce sont des voitures mondiales", a expliqué le directeur général de Citroën. "Mais il se trouve aussi qu'en France et dans les pays d'Europe de l'Ouest, hors Espagne et Portugal, ces voitures ont peu de débouchés." Lors du lancement de la Logan en 2005, Renault ne prévoyait pas initialement une commercialisation en Europe de l'Ouest, mais le groupe avait dû revoir sa position face à l'ampleur de la demande. "Aujourd'hui, une commercialisation en France est plutôt exclue", a souligné Frédéric Banzet. "Qu'il y ait des C-Elysée qui roulent en France, je ne peux pas l'interdire, je ne peux éviter que certains concessionnaires ou importateurs en achètent, mais a priori vous n'en verrez pas ici."