Japan Airlines devrait demander cette semaine à faire son retour en Bourse au mois de septembre pour lever environ huit milliards de dollars (6,3 milliards d'euros), ce qui en ferait l'un des rares exemples de redressement réussi d'une entreprise sauvée de la faillite par l'Etat japonais. Le transporteur aérien, qui s'était déclaré en faillite en 2010 et qui enregistre désormais des profits record, pourrait soumettre sa demande à la Bourse de Tokyo après une assemblée générale cette semaine, ont indiqué des sources proches du dossier. Japan Airlines va chercher à lever entre 7,6 milliards et 8,9 milliards de dollars lors de son IPO, ont dit des sources, ce qui fait de l'opération la deuxième plus importante IPO réalisée cette année derrière celle de Facebook (16 milliards de dollars) et la septième plus importante jamais réalisée au Japon. Si l'IPO devait réussir à ce niveau de valorisation, le gouvernement réaliserait alors un bénéfice conséquent par rapport aux 350 milliards de yens (3,5 milliards d'euros) de fonds publics injectés en janvier 2010 dans la compagnie aérienne pour la sauver de la faillite. Le retour en force de Japan Airlines ne s'est pas fait toutefois sans controverse. La première compagnie japonaise, All Nippon Airways, a soulevé publiquement la question de savoir si l'aide à Japan Airlines n'avait pas créé une situation de concurrence déloyale, critiquant notamment une disposition fiscale qui pourrait permettre à Japan Airlines d'être exonéré de l'impôt sur les sociétés pour encore huit ans. Mais pour beaucoup d'observateurs, la relance de Japan Airlines représente un rare exemple de succès, alors que le gouvernement nippon a souvent tendance à soutenir financièrement des entreprises sans demander en contrepartie des efforts de restructuration. Une porte-parole de Japan Airlines n'a pas pu confirmer que le transporteur aérien allait demander à faire son retour en Bourse. Le fonds public qui détient 96,5% de la compagnie n'a pas souhaité faire de commentaires. Ses propres statuts l'obligent à vendre sa participation au plus tard en janvier 2013, soit trois ans après la prise de contrôle de Japan Airlines. Le redressement de Japan Airlines est passé par une importante restructuration, qui a vu la suppression de 16 000 emplois et une réforme en profondeur des régimes de retraite et de protection sociale du groupe. La compagnie a aussi bénéficié d'une annulation de sa dette, qui atteignait 25 milliards de dollars en janvier 2010, et d'une baisse de ses coûts d'amortissement grâce à une réduction de sa flotte et d'autres actifs.