Le président paraguayen destitué Fernando Lugo a contesté, hier, la légitimité de son éviction, vendredi denier, par un vote du Congrès, qu'il a qualifié de destitution de la démocratie, mais a appelé à manifester pacifiquement contre ce verdict injuste des députés. Ce n'est pas Lugo qui a été destitué, c'est la démocratie. La volonté populaire n'a pas été respectée, a-t-il déclaré devant quelque 500 partisans qui manifestaient dans la rue en sa faveur devant une station de télévision à Asuncion, appelant à une manifestation pacifique de protestation tout en disant accepter ce verdict injuste du Parlement, au nom de la paix et de la non violence. M. Lugo, dont la destitution et le remplacement par son vice-président Federico Franco à l'issue d'un vote du Congrès n'ont été reconnus par aucun gouvernement latino-américain, a estimé qu'il était victime d'un coup d'Etat parlementaire, dans une déclaration faite dans les studios de la télévision où il a pénétré brièvement, pour participer à une émission matinale. Quelques heures auparavant, le président désigné Franco avait déclaré qu'il souhaitait rencontrer son prédécesseur, pour examiner avec lui quel rôle pourrait lui être donné, de manière à contribuer à restaurer l'image du pays. L'Argentine, le Brésil et l'Uruguay, des partenaires du Paraguay au sein de l'organisation régionale du Mercosur, ont rappelé leurs ambassadeurs en signe de protestation. M. Lugo, ancien évêque de 61 ans, était le premier président de gauche au pouvoir après 62 ans de mainmise du Parti colorado (conservateur). L'Argentine retire son ambassadeur du Paraguay Les gouvernements argentin, brésilien et uruguayen, ont décidé de retirer leurs ambassadeur du Paraguay, après la destitution de l'ex-président Fernando Lugo et en raison de la rupture de l'ordre démocratique. Face aux graves évènements institutionnels survenus dans la République du Paraguay qui ont culminé avec la destitution du président constitutionnel Fernando Lugo et la rupture de l'ordre démocratique, les trois gouvernements ont décidé de retirer avec effet immédiat son ambassadeur d'Asunción, Rafael Romá, selon un communiqué. Le ministère précise que la représentation diplomatique de l'Argentine au Paraguay sera assurée par le chargé d'affaires jusqu'au rétablissement de l'ordre démocratique. La destitution de M. Lugo a provoqué de nombreuses condamnations en Amérique latine.