Les députés espagnols ont définitivement approuvé, avant-hier, le budget 2012, d'une rigueur historique, qui prévoit plus de 27 milliards d'euros d'économies dans le but de réduire le déficit public du pays à 5,3% du PIB. Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy, est engagé dans une course à la réduction du déficit public, qui atteignait 8,9% du PIB à la fin 2011, un exercice particulièrement difficile alors que le pays est retombé en récession au premier trimestre 2012. Après deux mois de débats, le Congrès des députés, dominé par le Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy qui y dispose d'une majorité absolue, a achevé, avant-hier, de voter la totalité des amendements déposés au Sénat, approuvant ainsi définitivement le texte. Madrid vise pour 2012 un déficit public de 5,3% du PIB: dans ce cadre, le gouvernement central doit atteindre un déficit de 3,5%, les régions autonomes de 1,5% et les villes de 0,3%. Pour y parvenir, le gouvernement a dévoilé fin mars le budget le plus rigoureux de son histoire, pour récupérer 27,3 milliards d'euros entre économies et nouvelles recettes. Les budgets des ministères sont réduits de 16,9% en moyenne, ce qui permettra d'économiser 13,4 milliards d'euros. Parmi les mesures les plus symboliques: la hausse de l'impôt sur le revenu, de l'impôt sur les sociétés et des taxes sur le tabac. La plupart des analystes tablent sur la nécessité pour l'Espagne de trouver environ 50 milliards d'euros, en tenant compte de la récession qui devrait réduire le PIB espagnol de 1,7% cette année. Le reste de l'effort devra surtout venir des régions et des villes, à la santé financière fragile depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008. Les 17 régions ont déjà présenté des plans d'austérité pour récupérer 18 milliards d'euros en 2012. A cela s'ajoute le plan d'économies adopté par le gouvernement central, qui vise les secteurs très sensibles de la santé et de l'éducation, afin de générer 10 milliards d'euros d'économies par an, des mesures qui devront être appliquées par les régions.