Si le gouvernement belge décide de prolonger la durée de vie de centrales exploitées par GDF Suez, censées fermer en 2015, le groupe ne fera les investissements nécessaires que s'ils sont rentables, a déclaré, avant-hier, le P-DG du géant français de l'énergie Gérard Mestrallet. Si on nous demande de fermer nos centrales, on le peut. Si on veut arriver à prolonger la durée de vie des centrales, il faut investir, c'est un peu plus d'un milliard d'euros sur les trois (réacteurs concernés, ndlr), et pour nous ce sera un investissement complètement rationnel, a-t-il dit au cours d'un séminaire de presse en France. Ou bien cet investissement est rentable, et répond à nos critères d'investissement. Si ce n'est pas le cas, on n'investira pas. Pour nous, c'est un investissement comme un autre, a-t-il poursuivi. Selon une loi de sortie du nucléaire adoptée en 2002, la Belgique doit fermer ses trois réacteurs les plus anciens en 2015 et les quatre autres au plus tard en 2025. Ils sont tous exploités par Electrabel, filiale belge de GDF Suez. Mais la loi prévoit qu'ils pourraient être prolongés si le pays risque de connaître des problèmes d'approvisionnement en électricité. Or, selon la presse belge, le secrétaire d'Etat à l'Environnement et à l'Energie, Melchior Wathelet, s'apprête effectivement à proposer la prolongation de l'activité d'un ou plusieurs des réacteurs les plus anciens au-delà de 2015, au grand dam des opposants au nucléaire.