Le gel des tarifs du gaz décidé par le gouvernement en France clairement ne respecte pas la loi, a critiqué, hier, le P-DG de l'ex-monopole GDF Suez Gérard Mestrallet, en marge des résultats du 3e trimestre d'où il ressort que la mesure va coûter 400 millions d'euros au groupe. Lors d'une conférence téléphonique avec des analystes financiers, le patron de GDF Suez a haussé le ton, en rappelant que son groupe avait lancé pour la première fois un recours juridique contre l'Etat, son principal actionnaire. En France, la décision du gouvernement de geler les tarifs du gaz pour les particuliers clairement ne respecte pas la loi, a déclaré M. Mestrallet. Les prix du gaz pour les quelque 10 millions de particuliers abonnés de GDF Suez en France sont gelés par le gouvernement depuis le 1er juillet pour des considérations de pouvoir d'achat, alors que s'approchent les élections présidentielle et législatives du printemps 2012. Le régulateur français a proposé au gouvernement une remise à plat du système des prix du gaz en France, avec notamment un changement de leur formule de calcul. GDF Suez a fait des propositions à la Commission de Régulation de l'Energie (CRE) pour revoir cette formule, a expliqué M. Mestrallet. Le patron de GDF Suez a par ailleurs réitéré la menace de fermer 3 réacteurs nucléaires en Belgique si le gouvernement belge revenait sur un accord de 2009 fixant la taxe nucléaire. GDF Suez a introduit à titre conservatoire un recours devant la justice belge visant à récupérer les taxes nucléaires payées en 2008, 2009 et 2010, a-t-il indiqué.