Electrabel, filiale du géant français GDF Suez, a menacé, hier, de fermer, dès 2015, trois de ses réacteurs nucléaires en Belgique si le futur gouvernement d'Elio Di Rupo décide de lui imposer une taxe exorbitante, comme la presse belge lui en prête l'intention. Selon le quotidien économique L'Echo, le Premier ministre pressenti pourrait pêcher un milliard d'euros chez Electrabel pour boucler le budget 2012 de l'Etat, en cours d'élaboration. Suite à certaines informations parues dans la presse à propos d'une taxation exorbitante du secteur nucléaire belge, GDF Suez Electrabel trouve inacceptable l'acharnement sans égal envers un secteur économique particulier, tempête le groupe dans un communiqué. Si ces informations devaient se confirmer, le groupe les contestera par toutes voies de droit, ajoute GDF Suez, dont le titre perdait près de 6% à 21,75 euros peu avant la fermeture de la Bourse de Bruxelles. Cela conduirait également GDF Suez à revoir globalement ses politiques d'investissements, d'emploi, de formation et de mécénat en Belgique, et notamment sa volonté de prolonger la durée de vie des réacteurs, Doel 1 et 2 (Flandre) et Tihange 1 (Wallonie), compte tenu des investissements importants requis, menace le groupe. En échange du report par le gouvernement à 2025 d'un début de sortie du nucléaire civil en Belgique, prévu à l'origine en 2015, il avait été convenu d'une contribution des producteurs d'électricité nucléaire au budget de l'Etat belge de 215 millions à 245 millions d'euros par an de 2010 à 2014 inclus. Au-delà, rien n'a encore été fixé. Elio Di Rupo, chef du PS francophone chargé de former le futur gouvernement, dont il devrait prendre la tête en novembre, mène depuis vendredi d'intenses négociations sur le budget 2012 avec les six partis appelés à rejoindre sa coalition. Il doit trouver quelque 10 milliards d'euros d'économies ou de revenus supplémentaires et avait évoqué dès juillet la piste d'un relèvement du prélèvement sur la rente nucléaire, le nom donné à la taxe visant le secteur de l'électricité. Les chiffres qui circulent ne sont que des fuites ou des supputations sur lesquelles nous ne ferons aucun commentaire, a réagi la porte-parole d'Elio Di Rupo.