Les Bourses européennes ouvraient sur une note prudente, hier, alors que les investisseurs attendent les résultats, en fin de matinée, d'une nouvelle émission obligataire à haut risque pour l'Espagne dont les taux d'emprunt ne cessent de s'envoler. Dans les tout premiers échanges, Paris affichait une progression de 0,29%, Francfort de 0,35%, Londres de 0,52%, Milan de 0,39%. Madrid était quasiment à l'équilibre (-0,05%). En Asie, Tokyo a cédé 0,75% tandis que les marchés américains ont fini mardi soir en ordre dispersé: le Dow Jones reculant de 0,20% et le Nasdaq prenant 0,78%. La veille, les tensions autour de l'Espagne ont repris le dessus sur les places financières mondiales après un bref soulagement causé par la victoire de la droite pro-européenne aux élections en Grèce. L'attention est de nouveau sur Madrid qui va procéder à une émission obligataire pour la première fois depuis l'annonce du prêt européen aux banques du pays, souligne Cameron Peacock, analyste chez IG Markets. L'agence de notation Standard & Poor's (SP) estime qu'il existe toujours une chance sur trois que le pays soit contraint d'abandonner la monnaie unique à l'avenir. La réunion des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 qui se poursuivait au Mexique n'était pas de nature à redonner le moral aux opérateurs. Aucune annonce concrète pour tenter d'éteindre l'incendie sur l'union monétaire n'a été faite et "le climat s'est nettement refroidi entre les leaders du monde. Entre pays européens, l'ambiance est également aux règlements de compte", déplorent les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC. Le Premier ministre britannique David Cameron s'est notamment dit prêt à "dérouler le tapis rouge" pour les entreprises fuyant l'impôt en France, visant le projet de François Hollande de relever l'imposition des contribuables les plus riches. Paris : le CAC en timide hausse, reste focalisé sur l'Espagne La Bourse de Paris s'inscrivait en timide hausse, hier matin, les investisseurs se focalisant sur l'Espagne qui va procéder à une émission obligataire à hauts risques alors que ses taux d'emprunt s'envolent. Dans les premières transactions, le CAC 40 prenait 0,24% à 3 075,43 points. Du côté des valeurs, Danone perdait 5,79% à 48,83 euros, affecté par l'avertissement sur résultats lancé par le groupe alimentaire, qui table désormais sur une marge opérationnelle en repli cette année. Le secteur bancaire ne parvenait pas à rebondir. Les investisseurs jouaient la prudence dans l'attente de l'émission espagnole. Société Générale reculait de 1,06% à 16,83 euros, BNP Paribas de 0,43% à 28,05 euros et Crédit Agricole de 0,25% à 3,16 euros. Les valeurs cycliques s'inscrivaient, à l'inverse, en hausse, alors que le G20 s'est engagé à "prendre les mesures nécessaires" pour soutenir l'économie mondiale. Schneider Electric gagnait 1,50% à 42,73 euros, Alstom 1,49% à 24,49 euros et ArcelorMittal 1,21% à 11,66 euros.
Londres: le FTSE-100 en hausse avant des indicateurs et la BoE La Bourse de Londres était en hausse, hier matin, dans l'attente de plusieurs indicateurs et de la publication des minutes de la Banque d'Angleterre, et alors que les yeux des investisseurs restaient braqués sur la Grèce et l'Espagne. L'indice FTSE-100 des principales valeurs gagnait 0,79% à 5 534,48 points, peu après l'ouverture. Parmi les titres dans le vert, le groupe de magasins de bricolage Kingfisher se distinguait avec un gain de 2,45% à 280 pence. Les valeurs bancaires rebondissaient après avoir été parmi les grandes perdantes de la séance de la veille: Barclays prenait 1,25% à 198,5 pence, Royal Bank of Scotland 0,72% à 237 pence, Lloyds Banking Group 0,30% à 30,25 pence. Le groupe d'agroalimentaire et de cosmétiques Unilever accusait en revanche le plus fort recul (-2,25% à 2040 pence), suivi par le géant des boissons alcoolisées Diageo (-1,75% à 1 574 pence).
Francfort : le Dax en petite hausse avant l'indice ZEW La Bourse de Francfort évoluait en légère hausse, hier, le marché se préoccupant toujours pour l'Espagne et s'attendant à un nouveau déclin de l'indice de confiance ZEW des milieux financiers du pays. L'indice vedette Dax prenait 0,22% à 6 261,96 points et le MDax des valeurs moyennes 0,77% à 10 166,88 points, dans les premiers échanges. La place de Francfort attendait surtout l'indice de confiance ZEW de juin des investisseurs en Allemagne. Du côté des valeurs, Deutsche Post prenait 0,33% à 13,5 euros. La veille le groupe de logistique a émis deux emprunts à 5 et 10 ans pour un volume total de 1,25 milliard d'euros à des taux d'intérêts particulièrement bas, un résultat "clairement positif" étant donné le contexte de crise financière en Europe, selon l'analyste Jochen Rothenbacher d'Equinet. Par ailleurs la banque publique KfW discute avec plusieurs banques d'investissement en vue de se séparer d'actions de Deutsche Post qu'elle gère pour le compte de l'Etat fédéral, a écrit, hier, le Handelsblatt citant des sources financières, ravivant une spéculation qui dure depuis plusieurs jours. L'Etat allemand possède encore 30,5% de Deutsche Post, soit une part valorisée à 5 milliards d'euros. Les valeurs bancaires allemandes en revanche restaient pénalisées par la situation tendue en Espagne, où les taux d'emprunt à 10 ans ont atteint plus de 7% la veille, un nouveau record, tandis qu'en Italie ils ont dépassé 6%. Commerzbank était en queue du Dax, reculant de 1,62% à 1,33 euro, et Deutsche Bank lâchait 1,51% à 27,73 euros. Suisse : ouverture en hausse mais freinée par Nestlé La Bourse suisse a ouvert en légère hausse, hier. Les investisseurs restaient sur la réserve en attendant la composition du gouvernement en Grèce et Nestlé freinait la tendance suite à l'avertissement sur résultats du français Danone. Dans les premiers échanges, le SMI grappillait 0,14% à 5 947,24 points, le SLI 0,31% à 887,60 points et le SPI 0,11% à 5 531,59 points. Nestlé (-0,9%) freinait la progression de l'indice. La marge opérationnelle de Danone devrait être en repli en 2012 suite aux difficultés de l'Espagne. Le groupe tablait jusqu'ici sur une stabilité de cet indicateur de gestion. Les financières restaient sur le devant de la scène en raison du contexte politico-économique. UBS cédait 0,4%, alors que Credit Suisse montait de 0,6% à 17,55 CHF. Ce dernier prévoit une nouvelle émission pour le fonds immobilier Interswiss. Citigroup a rétrogradé le titre à 25 (31) francs. Julius Bär (-0,6%) a confirmé mené des discussions avec Bank of America pour le rachat des activités internationales de Wealth Management (Merrill Lynch) hors Etats-Unis. La banque n'a livré aucun détail. CNBC a de son côté indiqué lundi que Julius Bär pourrait payer entre 1,5 et 2 milliards de dollars. Les assureurs étaient bien orientés: Swiss Re empochait 0,8%, Swiss Life 0,1%, Bâloise 0,1% et Zurich 0,5%. Le bon de jouissance Roche (+0,8%) avait aussi la faveur des investisseurs. Le groupe pharma a conclu un accord de collaboration avec Seaside Therapeutics pour développer des traitements de fond contre le syndrome de l'X fragile (SXF) et les troubles du spectre autistique (TSA), deux troubles neurologiques du développement pour lesquels il n'existe actuellement aucun médicament efficace permettant de traiter les principaux symptômes. La plupart des cycliques étaient aussi recherchées. SGS (+1,3%), Adecco (+0,4%), Kühne+Nagel (+0,3%), Sika (+0,6%), Transocean (+0,9%), et ABB (+0,1%) avançaient clairement. Seul Schindler (-0,4%) ne profitait pas de la tendance. Swatch (+1,0%) était demandé, Richemont (+0,2%) moins. Nobel Biocare (-0,2% à 10,16 francs) a reçu un plus faible objectif de cours de la part de Credit Suisse, à 9 francs, contre 11 francs précédemment. La recommandation est fixée à "underperform". Sur le marché élargi, le renvoi avec effet immédiat du CEO et du CFO de Schmolz+Bickenbach (-3,5%) a mis le titre sous pression. Les analystes sont partagés. Ce changement, demandé par les investisseurs, arrive à un moment difficile pour le titre. Phoenix Mecano (+4,4%) a annoncé un programme de rachat d'actions de 10% des titres en circulation, soit un volume de près de 44,5 millions de francs au 18 juin. Le programme commencera le 22 juin, se terminera le 27 février, et n'aura pas d'influence sur la politique de versement du dividende. Adval Tech (+1,9%) va se concentrer sur la fabrication de moules et un certain nombre d'activités sélectionnées dans le domaine des composants et cherche par ailleurs à conclure des partenariats dans les domaines de l'industrie automobile et des techniques médicales. Des négociations sont déjà entamées. Tokyo : le Nikkei perd 0,75%, à cause d'une remontée du yen L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance en baisse de 0,75%, les investisseurs, peu nombreux, n'ayant guère d'entrain et voyant d'un mauvais oeil la remontée du yen face à l'euro de nouveau affaibli par les craintes relatives à l'Espagne. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a cédé 65,15 points pour s'afficher à 8 655,87 points, également victime d'un repli du dollar face à la devise nippone. Le Nikkei avait enregistré lundi son niveau de clôture le plus élevé depuis le 22 mai. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part reculé, hier, de 4,12 points (-0,56%) pour terminer à 734,69 points. Hier, à la clôture à Tokyo (06H00 GMT), l'euro s'échangeait autour de 99,60 yens, contre 100,70 yens 24 heures auparavant, et le dollar à 79,00 yens, également en tendance baissière. Beaucoup d'acteurs de la place financière tokyoïte ont en outre adopté une position attentiste du fait de la tenue du sommet du G20 et de la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) mardi et mercredi. Dans ce contexte peu enthousiasmant, de nombreuses valeurs ont perdu du terrain, à commencer par les plus sensibles à la cherté du yen. Seuls quelques titres isolés s'en sont bien tirés grâce à des informations de presse positives et/ou à des jugements favorables d'analystes. L'action du premier constructeur de voitures japonais, Toyota, a baissé de 1,31% à 3 015 yens, celle de Honda de 1,16% à 2 549 yens et celle de Nissan de 2,10% à 746 yens. Le titre du groupe d'électronique japonais Sony a abandonné 0,56% à 1.066 yens alors que celui de son compatriote et concurrent du même secteur, Panasonic, a laissé filer 1,35% à 584 yens. S'est toutefois distinguée dans ce secteur l'action du pionnier des écrans à cristaux liquides (LCD), Sharp, qui a bénéficié d'articles de presse indiquant une extension possible de son partenariat avec le groupe taiwanais Hon Hai, plus connu sous le nom commercial Foxconn. Le titre Sharp a gagné 3,22% pour terminer à 449 yens, après avoir même atteint 460 yens en cours de séance, un niveau inédit depuis le 2 mai. Du côté des valeurs bancaires, Mizuho Financial Group a terminé inchangée à 126 yens, Nomura Holdings a perdu 1,80% à 273 yens et Mitsubishi UFJ Financial 0,83% à 360 yens.