L'Afrique de l'Ouest suspendra le Mali des instances régionales si un gouvernement d'union nationale n'est pas mis en place d'ici au 31 juillet, a-t-on appris, avant-hier, une source proche du sommet de l'organisation ouest-africaine Cédéao qui s'est tenu à Ouagadougou. A partir du 31 juillet, si le gouvernement d'union nationale n'est pas mis en place conformément aux décisions prises avant-hier, par le groupe de contact sur le Mali, la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) ne reconnaîtra plus le gouvernement du Mali et le pays sera suspendu de toutes les organisations sous-régionales. Le ministre burkinabé des Affaires étrangères Djibrill Bassolé et le ministre ivoirien de l'Intégration africaine, Ally Coulibaly, vont se rendre à Paris pour porter les conclusions (du sommet) et les différentes décisions au président malien par intérim Dioncounda Traoré, a ajouté cette source. M. Traoré est soigné à Paris depuis fin mai à la suite d'une grave agression dans ses bureaux près de Bamako par des manifestants hostiles. Son absence fragilise fortement la transition, lancée sous l'égide de la Cédéao après le putsch du 22 mars. Le président burkinabè et médiateur Blaise Compaoré et cinq autres chefs d'Etat de la région réunis à Ouagadougou avec des représentants des forces vives du Mali mais en l'absence des autorités de transition ont réclamé un gouvernement d'union nationale d'ici au 31 juillet à l'issue du sommet. Pour la Cédéao, un gouvernement plus large que l'actuel cabinet de transition du Premier ministre Cheick Modibo Diarra est indispensable pour enfin affronter la crise dans le nord du pays, tenu depuis plus de trois mois par des groupes armés, rebelles touareg et surtout islamistes alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), désormais maîtres du jeu.